LA GRANDE ÉVASION

L'histoire
1943. Un camp de prisonniers de la Luftwaffe va être le théâtre de la plus grande évasion jamais tentée. Creusant trois tunnels simultanément les évadés feront face à de nombreuses difficultés sans se douter que le plus dur reste à venir.

La critique
Aujourd'hui considéré par beaucoup comme un classique, La grande évasion a conclu en son temps la grande mode du film... d'évasion justement. Sorte de point de non-retour du genre, il en est également l'un des plus illustres représentants. Critiquer un métrage aussi emblématique n'est pas sans poser quelques problèmes. Sans posséder le même statut d'intouchable qu'un Citizen Kane ou qu'un 2001 l’odyssée de l'espace, il n'en est pas moins l'un de ces films populaires qui aura su le rester. Pourtant, si l'on regarde l’œuvre de John Sturges avec les yeux critiques d'aujourd'hui (et même de l'époque, le film, tout en recueillant de bons papiers n'ayant pas été accompagné de dithyrambes) impossible d'y trouver le chef-d’œuvre qui fait sa réputation.

Au visionnage (ou plutôt revisionnage) de l’œuvre, quelques scories sautent en effets aux yeux. Camp de prisonniers ressemblent plus à un camp de vacances qu'autre chose, aspect comédie fortement renforcé, galerie de personnages caricaturaux, séquences gratuites (de comédie ou d'action)... Paradoxalement, ces défauts font aussi le charme d'un film choral, bourré de personnages attachants. L'enjeu est de taille, certains meurent, c'est l'histoire avec un grand H qui nous est ici comptée mais il ressort avant tout une certaine légèreté du film. La vérité est là. La grande évasion n'est ni un chef d’œuvre, ni un grand classique, il s'agit avant tout d'un grand film de divertissement de son temps. Il est de bon ton de critique, négativement, la qualité du cinéma contemporain et de regretter le temps des grands films, des vrais... mais les choses ont-elles à ce point changé ? Certainement pas. Ni plus ni moins, La grande évasion est un film pop-corn de qualité.

Premier atout du film, son casting. Aussi impressionnant qu'un Ocean's eleven à l’époque de sa sortie, il se permet de luxe de réunir un bon gros paquet de stars au m². Steve McQueen, Richard Attenbourough, Charles Bronson, James Garner, James Coburn, Donald Pleasance... une belle brochette de gueules qui fonctionne par ailleurs à merveille ensemble. La réalisation de John Sturges, des plus classiques, nous laisse profiter des performances des comédiens. Le rythme, sans se trainer, prend son temps, laissant une large place à l'exposition des personnages, à la présentation des lieux et à la préparation minutieuse du plan d'évasion. Autant de petits détails qui font au final une bonne part de l'intérêt de l’œuvre.

Au final, si La grande évasion n'est pas un chef-d’œuvre absolu de l'histoire du cinéma, il reste ce qu'il a toujours été : un divertissement de grande qualité.

Il faut bien l'avouer, même affublée d'un grain trop visible et présent et malgré une définition qui n'est pas toujours tout à fait au meilleur de sa forme, il s'agit là de la meilleure édition du film disponible à ce jour. Les couleurs, après avoir été quelque peu maltraitées sur le support DVD retrouvent tout leur naturel. Pour un film qui affiche tout de même 50 bougies au compteur, on est ici face à un excellent travail de restauration (une restauration en 4K qui plus est).

La qualité sonore de ce Blu-ray est tout à fait honorable. Le film a, une fois encore, 50 ans, et ne peux légitimement pas nous offrir les feux d’artifices sonores qui peuvent nous être délivrés par les dernières grosses productions sorties. Pourtant, le son est clair, propre et le doublage est d'origine (ce qui mérite d'être souligné). En revanche, le disque tombe dans l'écueil habituel des éditions de ce type, DTS HD et autres 5.1 donnent très bien sur une jaquette, mais à l'écoute difficile de justifier ces appellations.