Mine de rien, le film date de plus de 20 ans et il faut bien avouer que le travail de restauration opéré sur le film est remarquable. Oublié les plans larges floutés du DVD et les quelques approximations de l’édition HD DVD. La compression est ici optimale, y compris dans les difficiles plans de combats aériens, notamment sur la gestion des aplats de ciel.
Le spectacle est haut en couleurs et la HD permet – on s’en doute – d’apprécier à leur juste valeur la plastique des héros, féminins ou masculins. Cela donne également plus de plaisir aux séquences de combat, la HD mettant en valeur pour le coup les prises de vue réelles ainsi que la profondeur de champ. Aucune supercherie numérique ne vient ici tasser le plaisir de voir les avions virevolter et traverser l’écran, avec les arrières plans des paysages superbement détaillés.
Le passage en 3D
La conversion 3D peine globalement à convaincre et ne suscite pas cette excitation tant attendue par le fan premier du film. La faute globalement à deux éléments :
a) La conversion 3D lors les séquences de combat aérien ne propose pas une réelle distance dans l’espace comme l’aurait fait une captation en 3D native, nous avons sur ce sujet des points de référence sur des films IMAX. Paradoxalement, c’est l’intérieur du cockpit qui profite le plus de la conversion avec une véritable profondeur de champs et là, pour le coup, on se croirait assis avec les pilotes… pardon, les acteurs. La plupart des plans dans les airs semblent plat donc (sauf quand l’avion est filmé de face, on profite alors d’une véritable profondeur de champ) et ce n’est au final pas une surprise quand on se rappelle que les champs larges ne sont pas ceux qui impressionnent le plus en 3D.
b) Le grain original du film a été conservé, voir légèrement amplifié par un traitement numérique pas terrible dans la Paramount abuse souvent sur ses rééditions de grands classiques en Blu-ray. Sur certaines séquences d’intérieur, dans le porte-avion par exemple, la 3D apparaît extrêmement superficielle en détachant comme une image les personnages par rapport à un décor sans volume.
Le reste du film profite de la conversion mais sans réellement convaincre, la déception provient du fait qu’on a plus l’impression d’être devant un moteur de conversion à la volée tel que les constructeurs de TV vous en propose et non pas sur un travail de fond dans un laboratoire dédié à cet exercice.
Vous l’avez compris, il ne faut pas attendre de cette conversion 3D de Top gun un renouveau visuel et une expérience bouleversante. L’habitué de (vraie) 3D sera certainement gêné par l’approximation de cette conversion face à des expériences basées sur des films captés nativement en 3D ou ayant fait l’objet d’une conversion plus convaincante. Si vous êtes fan du film et que vous n’avez pas encore la version Blu-ray dans votre collection et que vous êtes également d’accord pour dépenser quelques euros de plus que la version 2D seule, pourquoi pas….