L'histoire
Natasha Binder débarque à la Nouvelle Orléans pour retrouver les traces de son père dont elle n'a plus de nouvelles depuis un certain temps. Pour cela, elle engage Chance, un gars du coin. Chance commence par refuser, mais finit par accepter. Ensemble, ils découvrent que le père de Natasha a été tué par une organisation criminelle qui s'adonne à la chasse à l'homme, dont les proies sont généralement des sans abris.
Critique
Chasse à l'homme est une adaptation très très libre du film La chasse du comte Zaroff (1932), par le cinéaste John Woo, déjà culte avec ses films hong kongais (Le syndicat du crime, Une balle dans la tête, The Killer...) avant de traverser l'Atlantique. Le rôle vedette est tenu par Jean Claude Van Damme (ou JCVD), qui était alors une star montante et bankable d'Hollywood (Coups pour coups, Double impact, Universal Soldier). Mais JCVD avait besoin d'une reconnaissance artistique en même temps que le succès au Box office, pour cela, il faisait venir John Woo aux Etats-Unis. L'affiche était prometteuse, les fans étaient surexcités et impatients de voir le résultat final....
A l'arrivée, la déception est aussi grande que l'attente. Le film a un semblant de scénario pendant la première partie du film avant de partir en vrille. La dernière partie du film est expédiée vite fait mal fait avec un enchainement d'action sans queue ni tête pour finir comme un téléfilm de l'époque "Hollywood Night".
Les personnages sont fades, ridicules, et par conséquent pas du tout attachants, dû en grande partie par un jeu d'acteur déplorable de la part de tout le casting. Lance Henriksen fait des tonnes dans les hurlements et les grimaces (sur demande du réalisateur sans doute) dans des moments inappropriés, que ça en devient risible. Yancy Butler a un très joli visage et de très jolis yeux, mais elle est incapable d'exprimer une quelconque émotion ni à travers sa voix et encore moins avec son visage. Enfin, notre ami JCVD, qui n'a, certes, pas le talent d'un DeNiro, mais qu'on a connu meilleur acteur dans ses autres films. Si seulement il s'était rattrapé en nous offrant quelques bons coups de karaté...même pas. JCVD se contente de mettre KO ses adversaires par un seul et même coup de pied retourné tout le long du film. Seul Arnold Vooslo s'en sort avec honneur dans ce casting raté.
Les scènes d'action sont présentes : explosions, bastons, fusillades, course-poursuites...mais elles sont tellement fades et peu excitantes. Et ce n'est pas la mise en scène de John Woo qui arrange les choses. On retrouve tous les tics qui ont fait la réputation du cinéaste, mais multipliés par dix jusqu'à l'overdose et l'auto-parodie. Ainsi on a droit à 2 ou 3 envolés de colombes/pigeons, des ralentis sur tout et n'importe quoi (un drapeau, un arbre, JCVD qui prend son petit déjeuner, JCVD qui marche, JCVD qui ouvre une portière de voiture, JCVD s'envoie en l'air, fait des saltos avant et arrière tous les deux plans...).
Conclusion
Chasse à l'homme est un faux départ pour John Woo, et une occasion manquée pour Van Damme de booster sa carrière en travaillant avec un cinéaste de renom. Le film ressemble plus à un direct-to-vidéo ou un téléfilm qu'à un métrage destiné au cinéma.
L'image est encodée en VC-1 au format 1.85:1 d'origine respecté. En dehors de quelques plans larges flous manquant de définition, et une légère trace de Edge Enhancement, l'image, dans son ensemble, se montre étonnement belle, détaillée, et surtout garde son côté "cinéma". L'éditeur a cessé d'appliquer à l'extrême ses filtres DNR et EE sur ses titres dites de "catalogue", ce qui est une bonne chose à signaler. La compression est également très propre et discrète. Une très bonne surprise de la part de Universal.
L'éditeur propose une VO en DTS HD MASTER AUDIO 5.1, et une VF en DTS 5.1. Tout comme l'image, l'audio en VO HD se montre particulièrement généreuse à tous les niveaux, spatialisation, dynamique, avec des Surrounds particulièrement actifs. Les basses sont un peu plus modérées mais sont bien présentes. L'ensemble assure un spectacle de qualité. La VF ne s'en sort pas si mal, même si le mixage a tendance a être trop frontale, et les voix trop agressives par rapport aux autres effets sonores.
Une édition Blu-ray vierge de bonus.