L’histoire :
Un avocat à la dérive va jouer son va-tout dans un procès concernant une erreur médicale.
Critique subjective :
1982, le réalisateur Sidney Lumet signe l’un de ses meilleurs films : Le verdict.
Au premier abord, The verdict est un pur thriller judiciaire, un sous-genre déjà abordé par Lumet (son premier long-métrage, 12 hommes en colère, était déjà un film de procès). Et pourtant, en y regardant de près, Le verdict est bien plus que cela. S’il est bien question de justice, il s’agit davantage de la valeur morale que de l’institution. C’est pourquoi le film s’intéresse avant tout au parcours rédempteur de Frank Galvin (Paul Newman, magnétique), un avocat à la dérive porté sur la bouteille. Un homme au bord du gouffre qui va se redécouvrir une conscience et renouer avec ses idéaux d’antan, délaissant l’appât du gain pour la soif de vérité. Prenant son temps avant d’arriver au procès et passant peu de temps en salle d’audience, Le verdict peut aussi être vu comme une élégante partie d’échecs au cours de laquelle deux camps (défense / accusation) mobilisent leurs troupes et bâtissent leurs stratégies avant de s’affronter.
Tout au long de sa carrière, Sidney Lumet aura été, en quelque sorte, victime de son incroyable talent de conteur. Chez lui, tout semble tellement naturel que certains peinent à appréhender la qualité de sa mise en scène. Tel est le cas en l’espèce : tout s’agence si parfaitement que l’on en oublierait presque à quel point la réalisation est soignée. Dans The verdict, rien n’est laissé au hasard. Tout est signifiant. Chaque valeur de plan, chaque angle de prise de vue est lourd de sens (cf. la rencontre entre Galvin et l’ancienne infirmière). Chaque décor possède une forte charge symbolique. A ce titre, l’évolution de la représentation du personnage principal constitue une véritable leçon de cinéma. On notera aussi que le film parvient à cultiver un beau suspense et à ménager plusieurs rebondissements sans jamais en faire trop. Ici, tout est subtil, précis, raffiné. Autre qualité de Lumet : sa capacité à conjuguer toutes les composantes du film (script, mise en scène, interprétation, superbe photographie d’Andrzej Bartkowiak, ...) de manière à édifier une œuvre parfaitement aboutie et homogène. Le fait que Le verdict ait été nominé à l’Oscar dans cinq catégories à la fois prestigieuses et variées en témoigne.
Verdict :
Une œuvre à (re)découvrir d’urgence.