L'histoire
Les graboïds sont de retour ! Après la disparition d'ouvriers au Mexique, Earl Bassett est rappelé pour faire face à la menace. Accompagné de son vieil ami Earl et de l'un de ses fans, il va devoir faire à nouveau face aux vers géants. Malheureusement pour lui, ces derniers ont bien évolué depuis leur dernière rencontre.
La critique
Certaines suites existent pour de bonnes raisons. Enrichissement du matériau de base, évolution logique d'une histoire qui a encore des choses à raconter, développement intelligent d'un univers... D'autres suites ne sont là, elles, que dans un but purement commercial et produites en dépit du bon sens quitte à trahir le film originel. Une dernière catégorie, enfin, regroupe ces suites presque identiques à l'original. Elles se contentent de reprendre une formule à succès, sans la moindre inventivité, et de resservir aux fans ce qu'ils avaient tant aimé dans le premier film en n'ayant pour maître-mot que le divertissement immédiat qu'elle procureront. Cette dernière catégorie est souvent celle des suites de films d'horreur et d'épouvante et sied parfaitement à ce Tremors 2, sobrement sous-titré en français "Les dents de la terre".
L'intérêt principal du film réside ainsi dans la reprise de la formule qui avait fait le succès du premier opus. La surprise en moins. Pour faire simple : on prend les même et on recommence. Ou presque. Exit Kevin Bacon (occupé à se construire une carrière digne de ce nom par ailleurs tout à fait méritée, il y parviendra finalement après des années d'efforts) et bonjour le petit nouveau insupportable. Sidekick comique de Fred Ward (qui pâtit d'un look simplement horrible - c'est bien simple on peine à le remettre en rapport avec son personnage du premier film), il n'arrive jamais à faire oublier le personnage de Bacon ni même à remplir vaguement le vide laissé par ce dernier de manière convenable. Heureusement, au moment même où l'on pense qu'il va finir par anéantir tout le film à lui tout seul arrive Michael Gross, lui aussi transfuge du premier opus. De loin le personnage le plus caricatural et drôle du lot, il se présente comme l'américain de base, avec tous les stéréotypes et les clichés qui vont avec. Ultra-nationaliste, adepte de l'auto-défense, collectionneur d'armes à feu... il devient dès lors le moteur principal du film.
Malheureusement, même pavé de bonnes intentions, le film souffre de plusieurs défauts majeurs. Ainsi l'action et le suspens, en plus d'être plutôt raréfiés, sont complètement dilués dans des numéros censés être comiques mais reposant sur des prestations d'acteurs n'ayant clairement pas les épaules pour l'exercice. Ce qui faisait tout le sel du premier volet : le duo Ward/Bacon, la prise du sujet très au sérieux par les personnages et leur implication, les moments de surprises offerts disparaissent au profit d'un scénario ultra-balisé, d'un Fred Ward qui joue la carte du vieil aventurier blasé et d'une absence d'ambition certaine.
En conclusion
A vouloir trop en faire, Tremors n'en fait finalement pas assez. Forçant le trait sur le côté fan-service, le film en oublie l'essentiel : une bonne histoire et de bons personnages. Si Michael Gross rempile avec une bonne humeur communicative, Fred Ward est sur pilote automatique, les problèmes de rythme et un scénario en gruyère finissant d'achever la déception. Si Tremors 2 reste un bon petit film de samedi soir à savourer avec des amis, quelques bières, des pizzas et surtout une bonne dose de second degré, il ne tient absolument pas la comparaison avec l'original.
Loin d'être transcendante, l'image de Tremors 2 ne démérite pourtant pas. On est ici face à une image nette et propre, une définition tout à fait honorable et des couleurs, si elles peuvent paraitre un brin ternes, conforme à celles voulues par le réalisateur. Du bon travail.
Pas le moindre bonus à l'horizon. Dommage...