Ca tombe mal l’enterrement de a femme de Zef, pendant que Roni marie sa fille ! Cet évènement inattendu aggrave es conflits entre les deux frères que tout sépare déjà : Métiers, femmes, austérité religieuse de l’un, joie de vivre de l’autre, tout, à part leur vieux père au cerveau en vadrouille t leurs deux filles qui s’adorent.
Depuis « La buche », Danielle Thompson s’évertue à nous entraîner dans des histoires où les sentiments des uns se heurtent en permanence. Elle sait toujours s’entourer d’un casting d’exception pour nous offrir ce qu’il y a de mieux. Elle réitère donc l’expérience avec « Des gens qui s’embrassent », dans lequel deux frères se heurtent à leur différence, et se laisse facilement emporter par leurs visions résolument extrêmes de la vie et de la religion.
Mais seulement voilà, au bout de quelques minutes de film, on se demande où cela va-t-il nous emmener ? Est-ce une comédie où Kad Merad (Bienvenue chez les ch’tis) et Eric Elmosnino (Gainsbourg Vie Héroïque) vont s’écharper dans de grandes envolées verbales pleines de grands gestes ? ou alors une comédie romantique dans laquelle Lou de Laâge (Jappeloup) croisera Max Boublil (Les gamins) qui doit épouser Clara Ponsot (Bye Bye Blondie) ? Ou alors encore un film un peu dramatique sur deux frères que tout oppose face à la maladie de leur père ? En fait le drame du dernier film de Danielle Thompson, c’est qu’il ne semble pas y avoir de direction finalement.
La réalisatrice qui a écrit le scénario, comme d’habitude avec son fils Christopher, ne semble pas réellement savoir où elle va. Le scénario nous prépare chaque fois à quelque chose qui n’arrive finalement jamais. On a l’impression que l’on va rire, mais finalement non, le gag n’arrive pas, on pense alors que l’on va être ému et puis finalement pas du tout non plus. Tout s’enchaine un peu passivement, sans que jamais le public ne se sente réellement concerné par l’ensemble. Quand en plus on rajoute à tout ça un montage à la serpette avec des raccords dignes d’une équipe d’amateurs, nous ne sommes pas loin de mettre fin au supplice avant l’heure.
Pourtant la fraîcheur du casting, excepté Monica Bellucci (dans sa plus mauvaise composition), parvient à sauver le bateau du naufrage et nous offrant quelques instants de bravoure, malgré une mise en scène qui semble s’être laissé broyer par les égos des uns et des autres. Car chacun fait ce qu’il fait de mieux. Kad Merad fait des grands gestes, donne de la voix, Eric Elmosnino s’énerve comme dans « La guerre des boutons » et Ivry Gitlis s’amuse de tous ces joyeux drilles autour de lui. Le pire étant Monica Bellucci (Asterix et Obelix : Mission Cléopatre) complètement à côté de la plaque. Mauvaise tonalité, mauvaise posture, jeu absent, sans nuance ni finesse, on pourrait presque la confondre avec une actrice de « Sous le soleil ». C’est pathétique !
En conclusion, on ne sait pas ce qui est arrivé à Danielle Thompson dans « Des gens qui s’embrassent », mais le film ne semble pas savoir où aller, la direction d’acteur est absente, la mise en scène assez classique et s’il n’y avait pas le charisme des uns et des autres, le film serait tout juste bon à prendre la poussière.