Des passagers hauts en couleur pensent vivre leurs dernières heures à bord d’un avion à destination de Mexico. Pour essayer d’oublier l’angoisse du moment, ils se mettent alors à révéler leurs secrets les plus cachés, tous aussi inattendus qu’explosifs !
Pedro Almodovar s’est révélé un excellent cinéaste à travers une carrière remarquable qui mêle comédie et drame plus intimiste. Et d’ailleurs, depuis plusieurs années, le réalisateur s’était un peu enfermé dans des histoires plus sombres comme avec « La mauvaise éducation » ou « Parle avec elle ». C’est avec une oreille particulièrement attentive que l’on attendait donc le retour d’Almodovar à la comédie. Et le résultat, il faut bien le dire, reste mitigé.
D’abord parce que si la trame est réjouissante sur le papier, à l’écran il en est autrement. Notamment parce que le réalisateur qui a signé le scénario, tourne en rond dans le sujet abordé. On ne comprend pas particulièrement où il souhaite nous embarquer, le sujet n’est pas particulièrement creusé, chacun qu’il soit hétéro ou homo est obligatoirement homo, et les seules qui pourraient sortir du lot n’ont d’autres révélations à faire avant de mourir que de parler de sexe.
Alors certes, c’est un compromis qui se défend, mais l’intérêt dans tout cela est un peu laissé de côté, d’autant que la mise en scène d’Almodovar est certainement la moins imaginative de toute sa carrière. L’espace confiné d’un avion dans lequel il s’est enfermé, ne lui laisse certainement pas beaucoup de latitude, mais il n’en demeure pas moins, que l’ensemble manque de vitalité, et du coup lorsque le film s’achève on se sent soulagé d’être débarqué d’une aventure dont on n’a pas bien compris les fondements.
Pourtant, et c’est certainement la force du réalisateur espagnol, il y a un certain charme qui découle de cette comédie et certaine situations font sourire. Les acteurs sont attachants, et malgré un scénario un peu trop linéaire, ils suffisent à enlever la sympathie du public avec un jeu insouciant et caricaturale, qui n’est parfois pas sans rappeler certaines comédies parodiques américaines.
En conclusion, « Les Amants Passagers » de Pedro Almodovar est un film décevant parce qu’il tourne en rond dans son sujet et que la mise en scène du réalisateur manque cruellement de volume et de dynamisme. Le film est heureusement sauvé par la composition haute en couleur de la distribution.