L'histoire
Vivants isolés loin des regards indiscrets, la famille Addams n'est pas comme les autres familles de la ville. Plus portés sur l'occultisme, le gothique, la mort ou les esprits que sur le football, les barbecue ou les fêtes populaires ils sont considérés comme des parias. Leur bonheur est pourtant complet, ou presque. Hanté par une dispute 25 ans plus tôt avec son frère Fétide, Gomez, le chef de famille ressasse sans cesse les raisons de sa disparition. Soudain, et contre toute attente, Fétide réapparait.
Critique subjective
La première chose qui vient à l’esprit en regardant La famille Addams, c'est l'influence, évidente, de Tim Burton. Étonnamment, le réalisateur de Edward aux mains d'argent n'a rien à voir avec ce film qui, pourtant, aurait totalement eu sa place, tant visuellement que thématiquement, dans la filmographie du réalisateur. C'est à un cinéaste alors débutant, qui fit ses premières armes dans les films pornographiques, qu'est alors confié ce projet de longue haleine, Barry Sonnenfeld.
Crée sous forme de bande-dessinée dans les années 30 par Charles Addams (quel hasard), la famille Addams rencontre très vite le succès auprès des lecteurs. Ce n'est pourtant que 30 ans plus tard que les personnages deviennent véritablement cultes grâce à la célèbre série télévisée de David Levy. Deux saisons et 64 épisodes plus tard, la réputation de l’œuvre est faite. Il faudra pourtant 25 ans de plus pour que Gomez, Morticia et le reste de cette famille originale mais pas dysfonctionnelle soir porté à l'écran.
Et c'est finalement une famille assez différente qui nous est proposé dans le film. Gomez n'est plus un bourgeois travailleur mais un oisif, Morticia délaisse ses habits de maitresse de maison, Fétide revient d'un blackout de 25 ans, Mercredi est plus âgée... Peu importe, l'alchimie prend immédiatement grâce à un casting absolument idéal. Figures de proue logiques, Raul Julia et Christopher Lloyd portent le film sur leurs épaules et incarnent parfaitement leurs personnages. Qu'importe les bandes dessinées, les séries TV qui ont précédé, difficile aujourd'hui d'imaginer les personnages autrement que par le prisme de ces interprètes. La réalisation de Barry Sonnenfeld, si elle est sans grande surprise, évite tout de même l’écueil le plus évident, l'imitation de Tim Burton. Ses quelques lacunes sont vites rattrapées par une direction artistique excellente, une bande originale qui l'est tout autant.
En conclusion
A l'instar de films comme Gremlins, Retour vers le futur ou Indiana Jones, La famille Addams aura su, avec sa suite, marquer son époque. On est loin du film parfait, certaines longueurs sont à déplorer, certaines scènes sont moins drôles que d'autres, la trame est très convenue, mais le tout à un charme indéniable. Il s'agit aussi, et surtout, de l'un des derniers films à grand spectacle quasiment entièrement fait grâce à des effets optiques. Comme le film référent du genre qu'il est, La famille Addams se voit et se revoit avec plaisir.
La famille Addams fait partie de ce cercle très fermé des films qui s'apprécient avant tout dans leur version française, réussissant même l'exploit d'éclipser la version originale dans le cœur de la plupart des cinéphiles. Un exploit qui repose avant tout sur les épaules de Pierre Hatet, génial doubleur de Christopher Lloyd qui réussit la même performance avec la trilogie des Retour vers le futur.
Le niveau technique de cette VF est loin d'être aussi reluisant et l'on devra se contenter d'une piste stéréo propre mais faiblarde.
A l'opposé, la VO offre déjà des caractéristiques plus séduisantes et une spatialisation correcte mais est beaucoup moins attachante et sera à coup sûr beaucoup moins écoutée.
On ne voit vraiment pas ce qui pourrait excuser un néant aussi absolu au niveau des suppléments. Film populaire et apprécié, La famille Addams aurait mérité une rétrospective, un making-of, des interviews ou même un reportage promo d'époque. N'importe quoi mais pas ces deux pauvres bandes-annonces totalement dénuée d'intérêt.