En Février 2013, Plan B s’embarque pour une tournée Britannique qui débutera par un show à guichet fermé à l’O2 Arena de Londres. Inspiré par le Cinéma Grindhouse, le spectacle combine la musique et le cinéma pour créer un concert unique en son genre. Ce sera l’unique fois que vous pourrez voir Plan B jouer ses albums dans l’ordre, soutenus par l’histoire et les images qui les ont inspirés.
Plan B est donc un artiste qui a su trouver un style résolument remarquable où ses inspirations se retrouvent dans le cinéma et plus particulièrement celui d’action, et l’environnement sociale de son pays. Avec une rage évidente, le chanteur parle de la violence dans la jeunesse « Welcome in Hell », de la drogue dans le très entraînant « Mister drug Dealer » ou encore le viol et l’obsession des fans dans « She Said ». Tout ça dans des mélodies qui oscillent en permanence entre soul pop plutôt bien assumée et des rap endiablés associés à des rythmes rock durs qui viennent appuyer un univers sombre inspiré d’une société qui a bien du mal à faire face à la montée violente dans ses quartiers.
Mais cet artiste atypique dans un univers Hip Hop plutôt ultra formaté, ne s’arrête pas simplement aux mélanges de genres musicaux, il illustre l’ensemble avec un film qui passe en permanence durant le spectacle. Ce dernier devient alors d’un seul coup une immense projection en 4D d’une histoire où se mêlent drogues, violences et espoirs. Chaque chanson est introduite d’une séquence filmée qui enchaîne avec le reste de l’histoire. Les chansons de Plan B deviennent alors des éléments du film « Grindhouse » : Sorte de film imitant en bien des points la Blackploitation et le mélangeant à des films violent parfois proche du film d’horreur ou d’épouvante pour certains.
Si le show est à la hauteur de l’attente, le résultat est toutefois à nuancer parfois par la prestation de l’artiste qui ne semble pas encore bien maîtriser la scène et les inconvénients du live. Car certains morceaux comme « Lost my way » souffrent de fausseté un peu irritante, d’autant qu’elles ont lieu tout au long de la chanson, sur les refrains. Un faux pas qui se reproduit régulièrement, y compris sur « She Said » où l’artiste démarre une tonalité trop haute et repositionne sa voix discrètement mais surement. C’est d’ailleurs certainement le risque d’avoir choisi le concert d’introduction de la tournée. Car celui-ci est souvent peu rôdé et source de problèmes techniques en tout genre.
En conclusion, si la musique et le show de Plan B dans « The Gringhouse Tour » sont remarquables, dans le sens où les inspirations multiples et le choix audacieux de les mêlert sur scène sont payants, les faussetés dans le chant et dans certaines maîtrises musicales ternissent un peu le tableau.