Voyage à Tokyo

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Tokyo Monogatari
Genre
Pays
Jp
Date de sortie
09/10/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Takeshi Yamamoto
Scénaristes
Yasujiro Ozu et Kogo Noda
Compositeur
Kojun Saito
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
137
Support
Critique de Emmanuel Galais

Un couple âgé entreprend un voyage pour rendre visite à ses enfants. D’abord accueillis avec les égards qui leur sont dus, les parents s’avèrent bientôt dérangeants. Seule Noriko, la veuve de leur fils mort à la guerre, trouve le temps à leur consacrer. Les enfants quant à eux se cotisent pour leu offrir un séjour dans la station thermale d’Atami, loin de Tokyo.

Tout a déjà été dit sur le cinéma de Yasujiro Ozu et particulièrement sur la beauté de ses films, sur la poésie qui les accompagne, mais surtout sur la peinture parfois rude d’une société Nipponne qui cherche à tout prix l’excellence et peut, par la même occasion perdre de son humanité. Dans ce film, qui reste considéré comme celui certainement le plus abouti, Yasujiro Ozu y décrit une société qui abandonne petit à petit ses mœurs traditionnelles pour se jeter à corps perdus dans la modernité, mais surtout pour renaître des cendres des volcans Hiroshima et Nagazaki dont les stigmates restent présents dans les esprits. Le réalisateur fait peu allusion à ce conflit mondiale qui s’acheva dans l’horreur pour les japonais, mais au travers du regard de ses vieux héros, il nous montre une société en mutation, des enfants qui n’arrivent pas à trouver le temps d’honorer convenablement leurs aînés, exceptée celle qui perdît son mari lors du conflit.

Et ce qui est grandiose dans le cinéma de Yasujiro Ozu, c’est sa capacité de prendre son temps, de montrer la différence qui se creuse, la vieillesse qui se marque  par la solitude envahissante.  Ici les parents sont heureux de venir voir leurs enfants, et si ces derniers, le sont aussi au début, ils ne parviennent toutefois pas à rompre avec leur quotidien et les parents deviennent d’un coup une gêne quotidienne. Le réalisateur, cisaille sa trame lui donne une forme proche des romans de Zola, accumule des plans de faces parfois inexpressifs pour que les sentiments, lorsqu’ils apparaissent fassent une marque comme à l’encre de chine..

D’ailleurs la mise en scène d’Ozu est minutieuse, la lumière parfaitement dosée pour mieux fait ressortir, les zones d’ombres de son récit et sa direction d’acteur pousse à la minutie, fait fi de la moindre caricature grotesque pour mieux s’arrêter sur les peintures des personnages et de leurs sentiments. Comme un peintre réaliste, le réalisateur s’attache à démontrer les douleurs internes et à les opposer aux codes de la société japonaise de l’époque pour mieux la mettre devant ses paradoxes. La position des parents n’est pas un choix hasardeux, bien loin de là, il permet au contraire de mieux appuyer sur les ambiguïtés de son sujet.

La distribution est d’ailleurs magnifiquement en retenue, comme pour mieux donner à l’histoire un enracinement dans son époque. Le couple Chishu Ryu (le père) et Chieko Higashiyama (la mère) présente un redoutable talent dramatique tout en simplicité qui prend toute son ampleur dans la deuxième partie du film, lorsque ces derniers commencent à ressentir le poids de leur présence.

En conclusion, « Voyage à Tokyo » est un des grands  chefs d‘œuvre de Yasujiro Ozu, dans lequel il nous dépeint avec beaucoup de talent et de poésie, l’histoire d’une société qui se reconstruit et se lance dans une course effrénée à la modernité au risque d’y laisser une grande partie de ses traditions.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.33:1

Malgré un travail de remasterisation qui permet au film de retrouver une nouvelle jeunesse, certaines taches n’ont pu être enlevées. Mais l’ensemble brille tout de même par une grande qualité qui permet au spectateur de redécouvrir ce film majeur de la carrière d’Hitchcock. Les contrastes  donnent finalement suffisamment  de profondeur à l’ensemble pour lui donner une nouvelle jeunesse.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Japonais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 

La VO bénéficie d’une piste DTS-HD Master Audio 2.0  plutôt bien enveloppante. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, et malgré des voix un peu trop chuintante parfois, le film se visionne avec beaucoup de plaisir.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 50 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

La section bonus est intéressante, car elle permet de mieux comprendre l’œuvre de Yasujiro Ozu. On commence par « Récit de Tokyo », dans lequel les images du film servent de support à la lecture d’un extrait de l’essai de Kiju Yoshida « Ozu ou l’anti-cinéma ».  Une approche remarquable de l’œuvre pour mieux la comprendre.

« Jeux de rôles » revient plus en détail sur chacun des personnages et notamment sur la place qu’ils occupent dans la narration.

« Voyage dans le cinéma » s’intéresse quand à lui aux lieux de tournage de l’œuvre du réalisateur en les comparants avec ce qu’ils sont à présent.