L'histoire
Les élèves du cours Louis XIV, réputés pour leur menfoutisme total et leur passion dévorante à humilier au maximum tous représentants de l’autorité vont, par une série d’événements tous plus improbables les uns que les autres, se trouver devant l'obligation de réussir leur Bac, sous peine de croupir entre quatre murs. Pour cela, ils vont user de tous les stratagèmes possibles et imaginables.
Critique subjective
Ah... Les sous-doués.... Pour qui a vécu les années 80, ce film était une sorte de passage obligé. Diffusé au moins une fois par an, toujours avec succès (une diffusion du second opus cassa la baraque à un tel point que la performance fini dans le Guiness book des records) le film est connu par cœur pour tous ceux qui ont dépassé la trentaine. Pour les allergiques des comédies franchouillardes, et pour recadrer la chose pour les non-initiés, il convient de resituer le film dans la carrière de son réalisateur, Claude Zidi. Claude Zidi, période pré-Sous-doués c'est Les bidasses en folies, Les fous du stade, La moutarde me monte au nez, La course à l’échalote (bon, il y avait également deux comédies mettant en scène De Funès, qui
de toute façon vampirisait n'importe quel script pour le faire sien)...
Les Sous-doués s'inscrit parfaitement dans la lignée des comédies potaches de cette époque. L'idée est simple, le film suit les aventures d'un groupe d'étudiants glandeurs, pas vraiment décidés à faire le moindre effort pour passer et encore moins réussir leur Bac (car oui, à l’époque la Bac était une sorte de Graal, une consécration ultime et l'obtenir était synonyme de fierté parentale éternelle... comme tout cela a changé). Ces joyeux drilles qui passent largement plus de temps à jouer des filles au flipper (si si) et surtout à faire des blagues bien grasses aux profs et autres pions fournissent le film en gags n'ayant aucun lien avec l'intrigue pendant une bonne partie du film, réduisant ce dernier au statut de véhicule de luxe pour une série de mini-sketchs. Il faudra attendre qu'une heure de film soit passée pour que le fond (si on veut) de l'intrigue se dévoile enfin. Obligés de réussir coute que coute l'examen, ils vont devoir user de tricheries ridicules (donc qui fonctionneront) pour y arriver. Les images les plus marquantes du film viennent de ces séquences.
Évidemment, ce film n'est pas à juger sur ses seules qualités cinématographiques, sur son histoire ou la qualité de ses interprètes. On est ici dans l'univers de la comédie burlesque franchouillarde des années 70/80, qu'on peut tout aussi bien qualifier de nanar volontaire, horrible musique rétro au synthé inclue, et il convient de lui imposer ce barème. Et à ce petit jeu les Sous-doués s'en sort plutôt bien. Les gags s'enchainent sans temps-morts (encore heureux, ils SONT le film) et le rythme est donc soutenu. On passera donc sur l'interprétation, sensiblement amateur, pour s'arrêter sur celle de Daniel Auteuil, tant il est amusant de le retrouver dans ces situations après tous les efforts qu'il aura fait par la suite pour faire oublier ses vertes années de comique.
En conclusion
Les Sous-doués a ce charme désuet des comédies d'antan. Celles faites uniquement pour le rire, qui ne s’embarrassaient jamais d'un quelconque message ou morale. On est ici pour du gag, on n'aura que du gag et à ce niveau, c'est plutôt bien ficelé. Cela dit, même si le film a acquis au fil des ans le statut d’œuvre culte, il convient de relativiser. Il ne faut en effet pas oublier que dans les mêmes années sortaient les deux premiers Bronzés, pour le coup d'un tout autre niveau.
On ne s'attendait pas à un miracle... ça tombe plutôt bien, on est pas déçu.
L'image, sans être déshonorante ne pouvait effectivement prétendre à nous émerveiller, vu l'âge et les conditions de tournage du film. Elle ne manque pourtant pas de qualités et dispose d'une définition passable et d'une compression tout à fait correcte. Reste un fourmillement excessif assez dérangeant.
Impossible également pour la partie sonore de prétendre à nous faire saigner les oreilles grâce à ses effets fantastiques. On en vient même à se demander l'utilité d'une piste 5.1 tant ils sont pauvres voir inexistants.
Autrement, le son est clair et bien équilibré. Un bon point malgré tout.
Seul et unique bonus de cette édition bluray, une interview de Claude Zidi. Bien trop courte tant le réalisateur se montre intéressant. Revenant sur les origines du projet et sa réalisation, accompagnés de quelques anecdotes, il donne tout simplement envie d'en avoir plus.