Les temps sont durs pour François Pignon qui doit soigner sa fille. Il s'est même résigné à braquer une banque. Il va jusqu'à prendre en otage Jean Lucas, un ancien repris de justice sortant tout juste de prison, pourtant bien décidé à devenir honnête...
Après « La chèvre » et « les Compères », le trio Veber/Depardieu/Richard se reforme pour « Les Fugitifs » dans lequel un détenu tout juste libéré de prison se retrouve l’otage d’un braqueur de Banque débutant et maladroit. S’en suit une série de quiproquos qui lanceront à nouveau les deux compères dans un road-movie hilarant et maitrisé.
Car il faut bien le dire, Françis Veber maîtrise le duo comme personne et son personnage fétiche de François Pignon, se plonge à nouveau dans une série de chutes plus rocambolesques les unes que les autres, entraînant un personnage plus raisonnable (si on peut dire !) dans son sillage. Et c’est ce qui fait la force des films de Veber que d’utiliser un personnage certes « lunaire », mais terriblement tendre. Son co-équipier d’infortune se laisse d’ailleurs souvent émouvoir par sa déconnexion autant que le public par les buts réels de Pignon qui veut simplement offrir ce qu’il y a de mieux pour sa petite fille traumatisée par la mort de sa mère.
Pignon se révèle d’un seul coup, pas seulement « idiot », mais plutôt maladroit, responsable de son enfant, émouvant dans la souffrance de la voir enfermé dans son mutisme, et perdu depuis la mort de sa femme. Le réalisateur, qui a également signé le scénario, s’amuse à jouer en permanence sur les deux tableaux : le burlesque et la tendresse, avec une virtuosité qui lui est propre. Et même si cette fois-ci le trio commence à s’essouffler, un peu, la sauce prend toujours aussi bien. Le spectateur rit beaucoup et se délecte des faux-pas de Pignon et du désespoir hilarant de Lucas qui n’arrive pas à s’extirper des bêtises de son compère.
Bien évidemment les deux acteurs principaux : Pierre Richard (Mes Héros) et Gérard Depardieu (Mammouth) s’amusent toujours autant et chacun dans son rôle particulièrement brille de talent et de maîtrise. Pierre Richard joue à la perfection la tendresse et l’absurdité et Depardieu nous réjouis de ses envolées verbales et physiques qui ont fait sa réputation.
En conclusion, pour leur troisième collaboration le trio Veber/Richard/Depardieu nous réjouis encore d’une comédie hilarante où les quiproquos s’enchaînent à une vitesse soutenue, pour le plus grand plaisir du spectateur ravi.