L'histoire
L'inspecteur René Boisrond mène une vie bien orchestrée. Entre deux arrestations "pour la forme" il s’octroie pots-de-vins et commissions douteuses en échange d'indulgences sur divers trafics. Véritable ripoux, il a la mauvaise surprise de recevoir un nouveau coéquipier en la personne de François Lesbuche, jeune policier diplômé pour qui l’honnêteté est un principe de base.
Critique subjective
Projet provenant d'une idée toute simple lancée lors d'un dîner à Cannes, Les ripoux s'impose très vite comme l'une des meilleures réalisations de Claude Zidi. La comédie, toujours présente, laisse place à un scénario malin, doté d'une réelle construction. Basé sur un postulat des plus classiques, celui du buddy movie et de ceux que tout oppose, le film est largement aidé par deux acteurs excellents. Noiret, déjà monstre sacré du cinéma français et Lhermitte, alors en passe de s'émanciper définitivement de la troupe du Splendid. Si l'association fonctionne à merveille, les seconds rôles sont loin d'être laissés pour compte, bien au contraire. La galerie de personnages, un brin caricaturaux, est là pour consolider cet univers, quotidien de nos personnages, qui devient vite tout aussi attachant pour le spectateur.
Comment souvent chez Zidi, le film prend son temps pour s'installer et on a plus droit à une "tranche de vie" qu'à une intrigue bardée de rebondissements épiques. Le cœur du film est ainsi la "ripoutisation" du personnage de Lhermitte par celui de Noiret. Ce dernier, bien campé dans ses habitudes ne tient pas vraiment à s'en départir et compte bien convertir son jeune et honnête collègue afin de continuer ses petits trafics pour réaliser son rêve : acheter un bar-tabac pour y vivre sa passion hippique au quotidien.
Co-écrit avec Simon Mochael, alors dans les forces de l'ordre, le film est ainsi remplit de détails crédibles, car réels. Et comme souvent, ce sont les petits détails qui font mouche et qui donnent corps à l'ensemble. L'univers et l'histoire décrits sont crédibles. Emmené par une réalisation classique mais solide, le film n'est bien sûr pas avare en matière de comédie, car le film en est une avant toutes choses. Et de ce point de vue le film est également une belle réussite. On rit souvent du culot incroyable du personnage de Noiret, de la naïveté confondante de celui de Lhermitte... le duo fonctionne à plein pot.
En conclusion
Excellente surprise lors de sa sortie, Les ripoux n'a presque pas vieillit. Le film se regarde avec le même plaisir qu'autrefois. L'un des meilleurs films, si ce n'est le meilleur, de Claude Zidi.
Accusant indéniablement son âge, l'image des Ripoux souffre d'un grain trop présent et d'une définition plutôt moyenne. Plutôt digne d'un bon DVD elle reste néanmoins tout à fait acceptable et l'on aurait eu du mal à espérer beaucoup mieux.
Avec ses nombreuses scènes de rues, de bars, de cafés, Les ripoux était particulièrement propice à un son bien spatialisé. Le film n'ayant pas vraiment été conçu dans cet esprit, on pouvait aussi s'attendre à ne pas la retrouver ici. Au final on est à mi-chemin entre les deux. Si spatialisation il y a, elle reste très timide et presque dépourvue d'effets surround. Pour le reste le son est clair et dispose d'une dynamique correcte.
Seul bonus de cette édition, une interview de Claude Zidi et son compère scénariste Simon Michael. Évoquant leurs souvenirs ils se révèlent très intéressants, dommage que le supplément soit un peu chiche niveau durée et ne fasse pas intervenir Thierry Lhermitte. Un bon supplément néanmoins.