A Paris, Lionel Kasdan, commissaire de la BRI à la retraite, enquête sur un meurtre étrange : un chef de chœur a été retrouvé mort dans sa paroisse, les tympans détruits, sans qu'aucun témoin n'ait apparemment assisté à la scène. De son côté, Frank Salek, un agent d'Interpol menacé d'être mis à pied par ses supérieurs à cause de son comportement excessif, traque la piste d'une organisation secrète, spécialisée dans le kidnapping d'enfants. Lorsque Salek apprend la mort du chef de chœur, il pense avoir établi un lien avec sa propre enquête et accepte de faire équipe avec Kasdan. Mais plus l'enquête avance, plus Salek semble perdre pied, comme rattrapé par un secret jusque-là enfoui. Dès lors, les deux hommes vont plonger dans une affaire qui trouve sa source dans les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale...
Sylvain White a fait ses armes aux Etats-Unis, en tournant notamment des épisodes de la série « Les experts à Miami » ou encore « Hawaï 5.0 ». Et pour son premier long métrage en langue française, il a tout simplement décidé d’adapter un nouveau de Jean-Christophe Grangé, déjà auteur de romans tels que « Les Rivières Pourpres », « Le concile de Pierre » ou encore « L’empire des Loups ».
Alors du point du vue du scénario, si le réalisateur et son scénariste Laurent Turner (Prêt à tout) ont apporté quelques modifications pour être en accord avec le casting, ils ont respecté la trame du romancier qui s’était lui-même inspiré d’une histoire sordide, mais réelle dont l’auteur est décédé en 2010. En effet Grangé a puisé son inspiration dans l’histoire de la « Colonia Dignidad » créée par Paul Schaffer, un ancien Nazi, réfugié au Chili qui reçut l’accord de Pinochet pour torturer des dissidents et faire les expériences qu’il souhaitait sur ses victimes. Le romancier y a trouvé tous les ingrédients de son histoire et nous y plonge avec beaucoup d’intelligence comme le fit dans un autre registre Dan Brown et ses écrits empreints d’ésotérisme.
L’adaptation de Sylvain White, si elle est fidèle au roman, manque tout de même de rythme et de finesse parfois. On comprend très rapidement les clés de l’intrigue et certains raccourcis manquent de précision pour être totalement emballants. Un constat qui se ressent jusque dans la mise en scène, où les imperfections pullulent, comme le deuxième cadavre, qui semble tout droit sorti de la vitrine du magasin H&M proche du lieu de tournage. Sa position, sa texture, même si la caméra évite soigneusement de trop s’approcher de la dite victime, il parait évident et surtout criant à l’écran que nous avons à faire à un mannequin. Même l’arme secrète (dont nous éviterons soigneusement de révéler, la clé !) nous déçoit par un manque d’imagination évidente, et une véritable absence d’envie de prendre de la hauteur dans ce qui pourrait tuer les victimes.
Même constat dans la direction d’acteur, Gérard Depardieu est très loin de son potentiel et son corps commence à ne pas se prêter aux scènes dynamiques. Le comédien se traîne, et la scène du coup aussi. Il suffit de voir la scène de l’appartement du chef de chœur suivie de la course poursuite dans la ville. Le jeu de comédien est pesant, et ne parvient jamais à être à la hauteur de l’entreprise. Même constat pour Joey Starr, qui nous avait régalé dans des rôles plus en nuances, plus en ambiguïté, nous sert ici une composition bien fade, quasi hors-jeu. Le comédien est très très loin de son potentiel et la direction d’acteur ne semble pas avoir atteint son but, d’autant que le personnage méritait plus de hauteur, plus de déchirures, ici on regrette presque le choix de l’acteur.
En conclusion, « La marque des Anges – Miserere » est une adaptation bien fade du roman de Jean-Christophe Grangé. Le scénario s’il s’est permis quelques adaptations, la mise en scène, elle, s’est totalement laissé abandonner à la dérive du n’importe quoi ! Avec des scènes peu crédibles, un manque d’originalité et peut-être d’imagination dans l’adaptation ; Comme les acteurs qui n’ont jamais été autant en sous-emploi.