Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark. Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais…
Après un premier volume réalisé par Gary Ross, c’est à Francis Lawrence que revint la lourde tâche de confirmer le succès et la qualité de l’adaptation du best-Seller de Suzanne Collins : « Hunger Games ». Avec « L’embrasement », l’histoire nous entraîne maintenant un peu plus dans le cynisme de la société menée de main de fer par le Président Snow. Ce deuxième volume laisse apparaitre les premières alarmes de la révolte qui gronde au sein des districts. Comme dans notre monde, la communication est l’arme la plus puissante, pour mener les troupes au soulèvement. Ce deuxième volume est également l’occasion de découvrir les facettes certainement plus sombres des personnages, notamment de Katniss Everdeen qui revient couronnée de gloire, mais prisonnière de cauchemars oppressants. Le scénario s’amuse ainsi dans toute la première partie du film, à poser les doutes d’une relation compliquée entre l’ensemble des personnages, et dessine de manière discrète mais certaines les premières ébauches du final dont la première partie est à découvrir dans quelques mois.
Pour se démarquer de son prédécesseur et donner au film une texture bien particulière, le réalisateur a choisi d’abandonner les effets liés au système « Shaky cam » au profit du retour de matériels plus traditionnels tels que le Panavision, qui donnent ainsi au film une allure un peu retro et des couleurs un peu moins pétillantes que dans le volume précédent tout en conservant un certain éclat lorsque le film se passe dans les salles de Capitol. L’utilisation des technologies Imax offre au film une réelle singularité et plonge totalement le spectateur au cœur de l’action. La mise en scène de Francis Lawrence va d’ailleurs dans ce sens. Plus lente, moins hystérique et plus centrée sur les personnages, elle permet ainsi de mieux les cerner et de comprendre les doutes qui commencent à les envahir. Ce deuxième volet entre de plein pied dans la tragédie avec ses personnages torturés par leurs destinées, constamment obligés de faire bonne figure pour mieux affuter leurs armes envers un état totalitaire et sanguinaire.
Le scénario, s’il a préféré viser quelques modifications notamment autour du personnage de Peeta et de certains autres, il trouve le ton parfaitement juste pour jouer sur l’ambiguïté de la situation. Avec une société sanguinaire, affamée du sang de ses victimes, comme pouvaient l’être les romains de l’antiquité. Les « Hunger Games » sont les nouveaux jeux du cirque et les adolescents victimes d’un conflit qu’ils n’ont même pas mené, laissent exprimer leurs colères.
La distribution tient parfaitement la mesure, avec une Jennifer Lawrence (Hapiness Therapie) toujours en rebelle et combattante hors pair. A la fois charmante, abîmée et déterminée, l’actrice trouve la juste tonalité et s’impose d’ores et déjà comme la valeur sûre que l’on avait découverte réellement dans le premier volume. La comédienne joue un rôle physique et l’assume parfaitement et beaucoup mieux que certaines autres de ses collègues. Josh Hutcherson (Le Monde de Térabithia) continue sa carrière, et confirme évidemment tout le bien que l’on pensait de lui. L’acteur s’impose autant dans les scènes d’actions que dans les moments plus nuancés comme lorsque les deux héros se retrouvent dans l’intimité ou lorsqu’il doit se laisser aller au cynisme le plus total.
En conclusion, « Hunger Games : l’embrasement » confirme le succès du premier volume et donne beaucoup plus de relief aux personnages et à la situation particulière dans laquelle ils évoluent. La mise en scène de Francis Lawrence donne un aspect un peu plus retro à l’ensemble pour mieux lui rendre une texture particulière. Une idée remarquable qui atteint parfaitement son but.