Résumé
Célibataire de quarante ans, Romain (D. Boon) est photographe pour un dictionnaire médical en ligne. Au contact de toutes sortes de maladies, il a développé une hypocondrie aiguë associée à un peu de paranoïa. Ainsi totalement névropathe, il importune son médecin traitant (K. Mérad) à longueur de journée. Ce dernier va décider de l'aider en poussant Romain à trouver la femme de sa vie ...
Critique
6 ans après le succès "Bienvenue chez les ch'tis", "Supercondriaque" marque le retour de Dany Boon et Kad Merad en duo comique. Après la vague des ch'tis, chacun tenta de réitérer le succès de son côté. Dany Boon avec "Micmacs à tire-larigot", "Rien à déclarer" ou " Eyjafjallajökull" (le fameux volcan) enchaîna une belle collection de fours tout en déchaînant l'opinion sur des cachets mirobolants. Merad ne réussit pas "Safari" et se vautra avec "Les Tuche" tout sauvant l'honneur dans des productions de meilleure qualité telles que "La fille du puisatier" ou "Le petit Nicolas". Bref, relancer la machine de la grande comédie française populaire et de bon goût (ou presque) était un pari et le duo était attendu au tournant. Réitérer une écriture à la mode ch'ti aurait été un échec de par son manque d'originalité après que le soufflet soit retombé. Faire totalement différent aurait perdu le public surtout quand on voit les échecs des films de l'un et de l'autre sortis entre-deux. Il a donc fallu "faire différent, mais pas trop".
Du coup, le duo est reconstruit de la même manière type "Buddy Movie" avec Merad en homme sage et censé (à la Gérard Jugnot des années 90) et Boon en chien fou enchaînant tous les excès à la De Funès, mais tout en restant Boon. Duo identique, mais sur fond d'une histoire différente et un film en deux temps. La première partie effraie avec Boon en roue libre. On se dit que l'on va vite se lasser si l'histoire ne prend pas le pas sur les scènes d'hystérie plus ou moins comiques, mais aussi légèrement répétitives. La seconde partie part dans une histoire plus romantique tout en tentant d'associer l'histoire d'amour à des problématiques d'immigration. Les plus impatients d'entre vous se demandent si finalement c'est réussi d'un point de vue scénaristique... eh bien oui, la sauce prend ! Sans être le chef d'oeuvre de l'année, le film se laisse voir et suivre.
Ajoutons à tout cela une réalisation correcte de Boon qui fait sobre pour ne pas dire "téléfilm" comme 99.99% des comédies françaises. Cela reste efficace, mais un peu moins enlevé que le film du coeur avec les fameux gens du nord. Reste cette scène finale en plan-séquence qui transforme en un mouvement de caméra un tribunal en salle de mariage qui permet de finir le long métrage sur une note positive et prouver que quand on veut... on peut !
Verdict
Bien, mais éclipsé par les souvenirs de la production précédente des deux compères, "Supercondriaque" reste une comédie romantique qui fait positiver et qui distrait. Après un début moyen, le film prend un tournant qui surprend et interroge pour finir en pure comédie romantique. Sans être le chef d'oeuvre de l'année, le film détend et mérite un visionnage.