Elevée dans le culte de la performance et dans l’idée que toute compétence doit être optimisée, Emma est une jeune femme méthodique, volontaire et en apparence, relativement sûre d’elle. Mais deux échecs consécutifs lui laisse croire qu’elle a un vrai problème : Elle est nulle au lit.
Bon, donc Laurence Arné est nulle, du moins c’est ce que pense le personnage qu’elle interprète. Une sorte de psychopathe de la réussite qui ne vit que pour et par le regard des autres. Le scénario d’ailleurs, s’attèle à suivre les péripéties sentimentales de cette jeune femme qui d’un seul coup perd toute confiance en elle, tout en y insufflant une analyse, assez simpliste de notre société actuelle. « Simpliste », parce que finalement, c’est ce qui manque le plus à ce film : de la nuance, de la hauteur. Le scénario a tendance à ne rester que dans le schéma linéaire de la femme ambitieuse, qui se laisse piéger par ses besoins de perfection et le niveau de réussite qu’elle s’impose, tant dans la vie privée que professionnelle.
Le résultat n’est pas à la hauteur, car le film ne parvient pas à trouver un rythme suffisant pour assumer son discours. Ici, les hommes sont, à peu de choses près, des obsédés qui ne cherchent qu’à trouver des moyens détournés pour assumer leur soif graveleuses et les femmes dés lors qu’elles s’intéressent à la chose sont forcément des dépravées avides. Le film tente, bien évidemment de donner une couleur différente au discours, notamment en utilisant l’humour, mais au final on ne s’éloigne pas particulièrement de cela.
La réalisation de Delphine de Vigan, si elle ose tout de même certaines digressions, ne parvient toutefois pas à trouver la tonalité juste pour faire de son film une comédie romantique solide et légère en même temps. Par une affluence de situations, pas forcément très fine, le film se subit plus qu’il ne s’apprécie. Les effets de surprises sont annoncés avec beaucoup trop de maladresse, comme lorsque l’héroïne rencontre une star du porno dans la salle d’attente d’un sexologue. Et la direction d’acteur se limite à l’affection que la réalisatrice porte à sa distribution.
D’ailleurs les compositions de Laurence Arné et d’Eric Elmosnino sont à l’image de ce qui vient d’être dit précédemment. Les deux acteurs font le job, pas plus, même parfois moins pour le comédien qui avait interprété magnifiquement Serge Gainsbourg dans le film de Joann Sfarr. On ne tire pas vers le haut n i vers le bas, on se limite au cahier des charges et cela convient amplement. Sauf qu’à chaque fois le spectateur en attend toujours plus pour réellement adhérer à l’histoire.
En conclusion, « A coup sûr », n’en est justement pas un. La réalisatrice n’ose pas assez et se laisse piéger par des caricatures d’usage, sans réellement se donner la peine de relever le niveau. Une véritable déception d’autant que la distribution était prometteuse.