Rémy est un rat qui préfère la gastronomie aux déchets, et présente un talent certain pour la cuisine. Linguini est un petit jeune pas très doué, et surtout pas pour la cuisine. Leur rencontre va faire des étincelles culinaires…
La critique de Sébatien Keromen
On dit qu’il n’y a pas de formule magique pour faire un film réussi. Pourtant, les studios Pixar doivent avoir trouvé un truc approchant. Quel autre studio peut se vanter d'avoir sorti 7 films dont aucun échec (ni artistique, ni critique, ni public), sans compter au moins autant de courts métrages mémorables ? Et leur huitième œuvre, ici présente, ne dépareillera pas, car, autant le dire tout de suite, Ratatouille est – une fois de plus – une réussite.
Le film repose sur les qualités habituelles du studio, habituelles sans pour autant qu’on se lasse : une histoire solide et originale, des personnages attachants sans être caricaturaux, une bonne dose d’idéalisme, de courage, d’optimisme, mais sans morale dégoulinante. Sans oublier une réalisation sans faille. Tiens, commençons là-dessus : je suis persuadé que maintenant plus rien n’est irréalisable en images de synthèse. Il n’y a qu’à voir ici le travail sur l’eau et sur les poils, a priori ce qui restait de plus difficile à rendre, pour se rendre compte que c'est parfait. Même les petits plats donnent l’eau à la bouche aussi bien que s’ils étaient réels. Avec une telle maîtrise de l’outil informatique, le film enchaîne les morceaux de bravoure (un peu trop, même, au début), et on réalise à quel point seule cette représentation permet de suivre un rat dans les méandres des égouts et des espaces entre les murs, étourdissant. Les personnages sont volontairement loin du photoréalisme, et, si l’on dénote tout de même une ressemblance un peu poussée avec ceux des Indestructibles, ils sont réussis et on ne pense rapidement plus à leur aspect, pour se concentrer sur l’histoire. Notre héros rongeur est lui une vraie réussite, arrivant à la fois à ressembler à un rat, sans anthropomorphisme, et à être crédible et attachant en héros. On regrettera juste que tout ce petit monde subisse un accent français un peu forcé et envahissant (si vous optez pour la VO).
Le scénario est encore une fois une réussite. S’il patine un peu et semble un peu court au début, il se rattrape à la fin en enchaînant épisodes qui font plaisir et surprises, sans oublier d’alterner le (un peu) sérieux avec des phases de délire irrésistibles. Car, comme d’habitude, on rit beaucoup et fort au nouveau Pixar. Et puis aussi il y a plein de cuisine appétissante, plein de bons sentiments sans guimauve qui font plaisir, un Paris rêvé et superbe, de l’action avec des rats, un chef cuisinier fantôme qui discute avec le héros, et encore et encore plein d’ingrédients qui font que le film est une douceur sucrée qui rend heureux. A table !