Le procès de l’homme accusé d’être le cerveau d’un acte terroriste ayant coûté la vie à 120 personnes, réunit deux anciens amants du côté de la défense, mettant leur éthique et leur confiance à l’épreuve, et leur vie en péril. Une explosion terroriste tue 120 personnes dans un marché animé de Londres. À l’issue de la chasse à l’homme qui s’ensuit un seul suspect d’origine turque, Farroukh Erdogan, est appréhendé et écroué. Ce qui promet d’être « le procès du siècle » se met en marche. Petit détail de la procédure : le gouvernement souhaite utiliser des documents classés secrets pour poursuivre le prévenu en justice, ce qui nécessite l’intervention d’une Avocate Spéciale, Claudia Simmons-Howe, désignée par le Procureur Général et seule autorisée à voir lesdits documents et à invoquer leur divulgation lors d’audiences à huis clos. Les règles sont claires : après avoir pris connaissance des documents classés, Claudia n’est plus autorisée à communiquer avec le prévenu ni avec les autres avocats de la défense. Mais l’affaire se complique quand l’avocat de Farroukh Erdogan se suicide et que son confrère Martin Rose est appelé à le remplacer. Martin est tenace, motivé, brillant... et il a eu une aventure avec Claudia.
Après avoir traité de la culpabilité et du droit à la deuxième chance dans le magnifique « Boy A » John Crowley s’intéresse maintenant à la justice et eux obligation faites dans le cas de l’utilisation de documents classés « secret défense ». Mais le réalisateur aidé de son scénariste Steven Knight (les promesses de l’ombre) ont décidé de compliquer les choses en insufflant forcément une intrigue plus profonde qui va bien au-delà des règles de la justice anglo-saxonne. Et la réalisation de John Crowley se concentre sur les personnages avec des plans aux lumières particulièrement soignées qui donnent une vision entre clair-obscur de l’histoire et plan remarquable, comme la scène d’ouverture qui installe le spectateur dans le siège de juré et de témoin.
Si le scénariste monte une intrigue à plusieurs ficelles, qui se brisent au fur et à mesure de l’avancée du film, le réalisateur, lui préfère prendre son temps et manque parfois de rythme pour mieux garder une atmosphère un peu plus pesante sur le spectateur. Ce dernier captivé, peut regretter toutefois un manque de finesse dans les retournements de situations, peut-être par la faute d’un casting trop habitué à un certain type de rôle, qui du vend la mèche trop tôt.
C’est le cas par exemple de Ciaran Hinds (Game Of Thrones) que l’on voit beaucoup dans des rôles de personnages fourbes et mauvais, ou encore Eric Bana (Hors du temps) qui jouent sans beaucoup de nuances. Et c’est bien là tout le drame de ce film. Si le scénario reste solide, les réalisateur, malgré ses efforts de réalisation remarquables, ne semble pas maitriser sa distribution et laisse certains pans de l’histoire s’effriter par un casting mal ajusté.
En conclusion, « Closed Circuit », n’est pas à proprement parlé un film râté ou mauvais, c’est seulement un film solide basé sur un scénario bien construit et sur une réalisation assez bien dosé, qui manque simplement d’un casting à la hauteur pour réellement gardé toute sa saveur.