Elsa écrivain, et Pierre, avocat, se croisent lors de la soirée de clôture d’un salon du livre : un regard, un briquet qui change de mains, des rires un peu trop nerveux, le frémissement d’une histoire possible… Une rencontre ? Sauf que la vie de Pierre, c’est d’abord sa famille : ses enfants et Anne, sa femme depuis quinze ans, celle qui l’aimera toujours, et qu’il aimera toujours, en dépit de la routine et du temps qui passe, il le sait. Elsa, de son côté, se reconstruit peu à peu suite à un divorce compliqué, se partageant entre l’écriture, ses ados qui grandissent trop vite, ses amies et une histoire légère comme l’air avec Hugo, son jeune amant. Pour elle, l’homme marié est un tabou et même pire : une erreur. Pourtant… Dès le premier regard, la rencontre de Pierre et Elsa s’inscrit dans une temporalité différente, comme si présent et futur possible se dédoublaient, s’entrechoquaient... jusqu’à créer une réalité où tout serait possible.
Six ans après « LOL » et un passage a rapidement oublier dans les méandres d’un remake américain insipide, la réalisatrice Lisa Azuelos revient avec une comédie romantique sur les affres de l’amour et ses conséquences. Et sur le papier, le projet est alléchant, d’abord parce que la réalisatrice réunit un casting, en apparence cohérent : Sophie Marceau et François Cluzet, ensuite parce que le sujet semble coller parfaitement à l’univers qu’est en train de se créer Lisa Azuelos.
Mais rapidement le spectateur déchante, avec une histoire, qui ne cesse de tourner en rond et des personnages peu attachants. Particulièrement les jeunes, dont la caricature devient de plus en plus flagrante, à l’image du personnage de Lili (Lily Taïeb), la fille d’Elsa (Sophie Marceau) dont on a envie dès les premières images de plaindre la caricature à la limite du ridicule. Du côté de l’histoire, le scénario enchaîne les poncifs et ne parvient jamais à surprendre, même avec un final original. Les deux personnages se rencontrent et tombent immédiatement sous le charme, la relation tourne à l’obsession, un peu proprette, tout y est convenu jusqu’aux ravages supposés et attendus de la concrétisation de leur amour.
On tourne dans du déjà vu, du tout convenu, et surtout des petits clins d’œil fort peu malins à « LOL ». La réalisatrice soigne sa réalisation, mais pas son histoire. Maltraite un peu le spectateur avec des fausses pistes, dont on ne parvient pas à saisir le réel intérêt, d’autant qu’au final tout cela ne sert pas à grand-chose, puisque l’histoire finit par accoucher d’une souris. On s’ennuie beaucoup et on ne frémis de rien. On rit très peu, le spectateur reste à l’extérieur et ne se sent que très rarement concerné par l’intrigue qui se joue devant lui.
C
ôté distribution, c’est également le calme plat. Sophie Marceau (LOL) joue à nouveau la carte de la cool attitude mais ne se force pas et François Cluzet (Intouchables) est plus souvent à côté de la plaque que réellement concerné par son personnage. Le reste de la distribution tente péniblement d’exister face au désastre annoncé d’un film un peu bancal et sas grande conviction.
En conclusion, « Une rencontre » laissait espérer de grandes choses, pour au final, nous laisser totalement froid. Le scénario poussant parfois trop la caricature et faisant preuve de fort peu d’originalité et de fond.