Résumé
Alex, fils d'un caïd pied-noir marseillais, s'est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia corse... 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s'est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des quartiers Nord se partager le contrôle de la ville. La détermination d'Alex va bouleverser cet équilibre fragile au risque de mettre sa famille en danger...
Critique
Voici un film qui cache bien son jeu. On s'attend à un polar classique dans le monde marseillais et voici un drame familial !
Pas beaucoup de personnages, mais beaucoup de différences et d'identités qui s'entrechoquent. Les Algériens, les Corses, les caïds, les bars, les prostituées ... le tout à Marseille. La ville qui fait régulièrement l'actualité des faits divers est ici représentée tantôt sur un beau jour, régulièrement dans ses mauvais côtés. Au-delà d'une histoire finalement très simple et légèrement linéaire, le film prend le temps de poser les ambiances de de laisser le temps aux différentes scènes. La déception vous guettera si vous vous attendiez à des courses poursuites, des meurtres et scènes d'actions non-stop. Le film vous propose tout cela, mais avec un drame humain et familial plutôt osé avec un amour interdit en premier plan. Toute l'originalité du film est dans ce décalage assez intéressant.
Parmi les acteurs Jalil Lespert en déserteur de la légion au regard sombre, froid et cachant de nombreuses blessures que le scénario ne dévoile pas forcément. Tchéky Karyo dans le rôle d'un père usé par les coups et dévoué à sa famille. Contrairement aux habitudes, on n'a pas tous les éléments en mains pour suivre l'histoire et c'est parfois déroutant avec le personnage de Jalil Lespert hanté par ses vieux démons qui s'imposent parfois au spectateur. Dans une bande-son surchargée de souvenir de bruits de guerre, on n'entend plus les dialogues, on vit le décalage du personnage avec son nouvel environnement. Perturbant, j'ai personnellement modifié le mixage et activé le sous-titrage pour ne pas perdre les dialogues).
Filmé camera à l'épaule, la réalisation d'Olivier Panchot est classique, mais efficace dans un Marseille plus vrai que nature et au sein de décors "bruts" qui donnerait presque un aspect documentaire à ce film. Les dialogues sont dans le ton marseillais avec le vocabulaire des quartiers et sans l'accent chantant. La mise en image est correcte, mais le montage laisse quelques longueurs dans le film avec des scènes que l'on a l'impression de revoir plusieurs fois sans que cela ne fasse avancer l'histoire.
Verdict
Un film hyper réaliste qui mise sur des personnages complexes pour une histoire assez simple, mais originale qui transforme un drame familial en polar (ou inversement). Quelques longueurs ou scènes inutiles
Une image douce n'a visiblement pas profité d'une accentuation artificielle des détails. Du coup, la HD semble atténuée alors qu’elle est bien présente. De même, les couleurs sont naturelles, ni trafiquées, ni accentuées. Le film joue beaucoup avec les contrastes lumière/ombre.
L'unique piste en DTS Master audio cogne fort dès le générique d'ouverture avec des basses profondes. L'excellent rendu des ambiances complètent le son en prise directe parfois un peu étouffé lors des scènes en extérieur. Il n'est pas inutile de pousser un peu le volume de l'enceinte centrale pour suivre au mieux les dialogues.
Lancement immédiat du film sans bande-annonce imposée, génial !
Les 3 interviews des acteurs principaux et du réalisateur (25 minutes en tout) ainsi que la bande annonce constituent l'ensemble des bonus.