À première vue, les jeunes parents que sont Mac et Kelly Radner vivent le parfait rêve américain, avec leur adorable petite Stella et une maison fraîchement (et difficilement) acquise dans un charmant quartier résidentiel. Ce qui n’empêche pas les jeunes trentenaires de se considérer toujours aussi hype et cool. Pourtant, cette nouvelle étape, dans la vie de ces fêtards pas tout à fait repentis, va s’avérer délicate à gérer et les obliger à négocier leur entrée dans un âge adulte pleinement assumé. Quand ils découvrent que leurs nouveaux voisins ne sont autres que les membres fervents et débridés d’une confrérie étudiante, menés par le charismatique Teddy, ils essaient d’abord de s’assurer leur sympathie et leur respect, en tirant le meilleur de cette situation quelque peu inconfortable. Mais la fiesta et les frasques incessantes des étudiants poussent le couple à se montrer plus virulent pour protéger leur territoire et leur tranquillité, et ce qui n’était que des enfantillages dégénèrent rapidement en un conflit épique de générations.
Alors on pourrait résumer « Nos pires voisins » en une seule phrase descriptive : « Ca rote, ça pète, ça fait la fête, c’est grossier, et surtout c’est d’une débilité sans nom ! ». Pardon pour le langage, mais il n’y a strictement rien à retenir de ce film. On passe de scènes aussi malsaines (Les parents en plein coït devant leur bébé) à d’autres purement inutiles (le bizutage des nouveaux). Difficile de dire quoi que ce soit de positif dans cette comédie, signée Seth Rogen, transfuge de l’équipe de Judd Appatow qui sévit depuis longtemps dans l’inepte sans intérêt. Ainsi là, le postulat est de raconter l’histoire d’un couple qui refuse de vieillir mais qui se retrouve confronté à une congrégation étudiante bien décidée à faire la fête coute que coute.
Le problème dans tout ça, c’est qu’on pourrait en rire mais en fait non ! Hors mis le gag des airbags, rien n’est drôle, tout y est grossier mais jamais franchement renversant, les acteurs ne jouent même pas, ils récitent des textes sans grande conviction, jouent des situations sans réellement y croire et surtout paraissent ne plus savoir comment se sortir grandi de ce bourbier. Seul Seth Rodgen semble à sa place là-dedans, mais aucune surprise, puisqu’il en est l’un des instigateurs principaux.
Alors une question se pose : Comment les producteurs en sont arrivés là ? Bon déjà Seth Rogen fait partie de ces derniers ce qui en soit est une explication de taille. Ensuite, il y a un réalisateurs déjà au fait de ce genre de produit puisqu’il a également réalisé « Sex tape » et « 5 Ans de réflexion » qui ne brillaient effectivement pas non plus par leur finesse. Ce qui est dramatique, c’est que ce genre de produit (pour rester totalement politiquement correct) ne cesse de ses répandre dans les méandres d’Hollywood. Le succès de producteurs tels que Judd Apatow (40 ans toujours puceau) ou encore Todd Phillips (Very Bad Trip) viennent confirmer la tendance. Mais il est nécessaire de s’interroger sur la nécessité de mettre à chaque phrase une vulgarité ou une référence graveleuse pour l’unique plaisir de les dire. Sans aucune finesse, les auteurs et les producteurs tournent en rond, on l’a déjà vu avec « Very bad Trip » et les films qu’ils nous proposent comme autant de kilos de saindoux ne faire rire que leurs auteurs.
En conclusion, « Nos pires voisins » est un film d’une bêtise innommable, à l’humour transgressif déplacé et sans aucun intérêt. Les acteurs ne semblent même pas vouloir jouer le jeu et se pose surtout la question de ce que cela aura comme conséquence sur leur carrière. Mais qu’ils se rassurent le film est tellement inepte qu’il sera très rapidement oublié, et participera à remplir les tablettes des placards de « nanars ».