La couardise d’Albert au cours d’une fusillade donne à sa fiancée volage la bonne excuse pour le quitter et partir avec un autre. Une belle et mystérieuse inconnue arrive alors en ville et aide le pauvre Albert à enfin trouver du courage.
Bon, alors, il faut bien le confesser, mélanger l’humour de « Ted » avec un western était une inquiétude manifeste à l’annonce du pitch de la nouvelle comédie « Albert à l’Ouest ». Mais le résultat n’est finalement pas si désastreux que cela, au contraire, on peut même parler d’une comédie plutôt bien maitrisée, avec des passages irrévérencieux, qui sont la marque du réalisateur et des moments plus classique d’une intrigue de Western.
On peut même parler de quelques bonnes idées de mise en scène, directement inspirées du cinéma de John Ford, particulièrement lors de la première apparition des méchants ans un canyon magistrale avec un plan séquence plongeant et dévoilant les personnages avec une souplesse bien maitrisée. C’est d’ailleurs, là que le film prend réellement tout son intérêt, MacFarlane, y met tout l’amour qu’il porte à ce genre typiquement américain, du générique de début avec une musique immédiatement identifiable et inspirée des grands classiques du western, jusqu’aux décors minutieusement précis, avec tout de même un réel goût pour l’anachronisme, pour renforcer la narration décalée.
Alors le réalisateur qui a aussi signé le scénario, dessine des personnages, à la fois résolument contemporains pour créer le décalage, c’est le cas de son Albert, personnage décalé au langage parfois irrévérencieux, candide et innocent qui élève des moutons dans une région particulièrement aride. Toujours avec un style maitrisé, le réalisateur nous livre un héros tendre, loin des caricatures vulgaires de l’équipe Apatow. C’est le cas aussi d’Edward aussi, jeune homme prude et vierge, tendre et maladroit, magnifiquement interprété par Giovani Ribisi, qui nous fait rire au larme par des attitudes ou des dialogues savoureusement à double sens.
Et si les dialogues, justement dérivent parfois sur un terrain graveleux, cela ne choque pas plus que ça, puisqu’il est intégré à un jeu d’acteurs talentueux et sans vulgarité dans le jeu. C’est le cas notamment de Charlize Théron (Prometheus) dont certaine répliques outrancières sont dites avec une telle classe qu’elle nous fait rire plutôt qu’elle nous dérange. La contra balancier étant évidemment Liam Neeson (la liste de Shindler) réjouissant en méchant, tricheur et arrogant.
En conclusion, « Albert à l’Ouest » assume un style irrévérencieux, mais la mise en scène est suffisamment précise et inspiré des grands westerns que l’on rit beaucoup finalement, que la surprise est bonne et que le résultat est réjouissant. L’équipe a parfaitement compris qu’il fallait un peu de finesse dans le scénario, dans le dialogue et dans le jeu des acteurs pour ne pas sombrer dans l’ineptie inintéressante dont nous abreuve de manière régulière le producteur Judd Apatow.