Après avoir passé 12 ans en prison pour avoir gardé le silence, Dom Hemingway, célèbre pour savoir ouvrir le moindre coffre-fort, est de retour à Londres et a bien l'intention de récupérer ce qu'on lui doit !
Alors, voilà un exercice difficile : Dire quelque chose d’un film qui ne suscite que l’indifférence ! Le but étant de ne pas être trop irrévérencieux, de trouver quand même des choses positives pour venir en contre balance du mauvais qui fourmille dans ce long métrage dont on se demande encore pourquoi il a été réalisé. Le fait est que lorsque l’on regarde la carrière du réalisateur, on se dit que tout de même le monsieur sait se plier à bien des exercices, notamment en passant d’une série pour adolescents : « Star Crossed » à une autre moins large public « Salem », en s’impliquant dans une autre carrément à destination d’un public d’amateurs du genre : « Girls ». Alors en regardant d’un peu plus près, on se rend compte que dans son nouveau film : « Dom Hemingway », il y a un peu de tout ça, enfin surtout du « Girls », avec des diatribes interminables, à l’image de l’ouverture du film dans laquelle, le héros se lance dans un long, très long monologue sur son pénis et ses bienfaits, pendant qu’un codétenus s’affère sur la dite chose. Est-ce que c’est drôle ? Non ! Est-ce que c’est intéressant ? Et bien non pas plus non plus !
Le problème, c’est que ces longs monologues épuisent plus qu’ils ne passionnent, on éprouve qu’une seule envie faire taire le personnage principal. Alors, oui la mise en scène est intéressante, elle s’offre quelques moments de gloire, notamment sur la précision de certains plans, comme celui où Dom Hemingway se promène nu dans un champ d’olivier, il n’y a, bien sûr, aucun intérêt à cela, mais la lumière et la perspective est particulièrement bien soignée (Heureusement, il ne manquerait plus que ça !). Mais c’est du côté scénario, que l’ensemble pêche surtout. Pas grand-chose à se mettre sous la dent : Un truand fidèle qui veut récupérer son bien !, On s’enfonce dans le vide à mesure que les longs monologues s’amoncellent.
Et puis alors, avec tout le bien que l’on pense de Judd Law (La sagesse des Crocodiles), son jeu volontairement trop poussif, hurlant du début à la fin est un traumatisme pour le spectateur, pourtant bien décidé à aller au bout de son calvaire, juste pour savoir où nous entraîne un scénario aussi mince. L’acteur s’essaye à un style, qui ne semble malheureusement pas lui correspondre, en tout cas chez un réalisateur, maitrisant fort peu la direction d’acteur. Du coup Judd Law est en roue libre et nous à l’agonie.
En conclusion, « Dom Hemingway » est un film épuisant qui masque son manque de consistance par une superposition de monologues inintéressant et poussifs, qui forcent le comédien principal à en faire des tonnes au grand désespoir du spectateur, médusé d’avoir investi pour un tel résultat !