Le septième juré

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
04/02/2015
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Paul Joly
Scénaristes
Pierre Laroche et Jacques Robert
Compositeur
Jean Yatove
Edition
Standard
DureeFilm
96
Support
Critique de Emmanuel Galais
Dans un élan de folie inexpliqué, Duval, un homme sans histoire, étrangle une jeune femme. La Justice accuse un innocent de ce meurtre et le véritable assassin se retrouve juré au procès de son propre crime. Une fois le jugement rendu et l'homme acquitté, Duval va se livrer à la police afin de purger la peine qu'il mérite, mais les notables de la ville refusent de poursuivre l'un des leurs... Il va alors commettre l'irréparable pour obtenir enfin une sentence.

Alors au tout début de sa carrière de réalisateur, Georges Lautner, qui signera plus tard des monuments du cinéma français comme « Les Barbouzes », « Les tontons Flingueurs » ou encore « La maison assassinée », s’intéresse à cette histoire d’un notable d’une petite ville de province, qui par un élan inexpliqué va assassiner une jeune femme et se retrouver juré du présumé coupable de son crime. Une histoire originale et solide qui nécessitait un réalisateur solide et avisé pour donner toutes les nuances aux personnages et à l’action. Et de la nuance, Georges Lautner n’en manque pas ! Pourtant dès le départ il ne s’embarrasse pas du superflus et plonge directement le spectateur dans la dualité et l’inattendu avec un dimanche au bord de l’eau où deux amis font la sieste alors qu’un peu plus loin à l’abri s des regards, un jeune couple bronze. Et sans explication, sinon une pulsion soudaine, l’un des deux amis s’en prend à la jeune fille pendant que son compagnon s’est absenté.

Partis de là, le réalisateur et ses scénaristes : Pierre Laroche (Bon Voyage) et Jacques Robert (Le gorille vous salue bien), vont tisser une toile autour  d’un homme qui va devoir vivre avec son crime, faire comme si de rien n’était et se laisser ronger par la double culpabilité d’avoir tué cette femme et de laisser un innocent aller en prison. Au passage, le scénario dessine une satire d’un système judiciaire dans lequel la présomption d’innocence n’existe pas et dans lequel les ragots sont autant porter au crédit de l’accusation que les approximations. D’une froideur remarquable et d’une technicité maitrisée « Le septième juré » est un thriller brillant qui ne peut laisser le spectateur indifférent.

D’autant que chaque élément visuel sert à renforcer les paradoxes de l’histoire, un décor épuré, un tribunal au décor serré et oppressant, un noir et blanc subtil qui appuie sur les coins d’ombres de l’histoire, des plans serrés sur des personnages expressifs, rien n’est laissé au hasard. On passe d’une peinture de la France des années 60, qui aime se promener le Dimanche au bord de l’eau, au prédateur inattendu tapi au fond de chacun.

Ajoutez à cela des joutes verbales mémorables entre les deux acteurs principaux : Bernard Blier (Les Tontons Flingueurs) et Francis Blanche (La grande Bouffe) dans des rôles sombres et sérieux et vous comprendrez que ce film, même s’il ne fait pas partie des plus grands classiques de l’histoire du film noir français, soit un chef d’œuvre à lui tout seul. D’autant que les deux acteurs connus pour des rôles plus légers se révèlent de redoutables comédiens dramatiques tout en nuances.

En conclusion, redécouvrir « Le Septième juré » c’est plonger dans un film noir tout en nuance et ne maîtrise, dans lequel chaque élément du décor vient renforcer le malaise du personnage principal avec des positions de caméras pour mieux rendre oppressant certains dialogues. Les deux acteurs principaux se révèlent incroyablement justes dans leur compositions et le scénario précis et parfaitement bien écrit.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec une restauration bien pesée et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film en noir et blanc pour mieux mettre en valeur le malaise grandissant des uns et des autres, l’accent a été mis sur une lumière volontairement en contraste. La restauration est de très grande qualité et vaut d’être soulignée.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-HD Master Audio 2.0, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop crachotantes par rapport à l’âge du film. La musique parfois agressive reste tout de même suffisamment en retrait pour ne pas être trop pénible.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté bonus un documentaire qui revient avec beaucoup de précision sur la réalisation de ce film, comment Georges Lautner a abordé le sujet et comment les comédiens ont eu une influence marquante sur le scénario et sur la crédibilité de leurs compositions.