Les Boxtrolls est une fable qui se déroule à Cheesebridge, une ville huppée de l’époque victorienne, dont la principale préoccupation est le luxe, la distinction et la crème des fromages les plus puants. Sous le charme de ses rues pavées, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages. C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures excentriques qui portent des cartons recyclés comme les tortues leurs carapaces. Les Boxtrolls ont élevé depuis le berceau un petit humain orphelin OEuf, comme l’un des leurs, explorateur de décharge et collectionneur de détritus mécaniques. Ils deviennent soudainement la cible d’un infâme dératiseur Archibald Trappenard qui voit dans sa disposition à éradiquer les trolls son ticket d’entrée au sein de la bonne société de Cheesebridge. La bande de bricoleurs au grand cœur doit alors se tourner vers celui dont ils ont adopté la responsabilité, ainsi qu’une jeune fille de la haute qui n’a pas froid aux yeux, Winnie afin de concilier leurs deux mondes, au gré des vents du changement... et du fromage....
« Il est très dangereux de céder aux caricatures d’usage ! » pourrait être la conclusion de cette fable écrite en 2006 par Alan Snow dans son roman d’aventures fantastiques « Les chroniques de Pont aux rats ». Un sujet qui plut instantanément au président de la société de production Laïka qui s’était fait remarquer par des œuvres telles que « Coraline » et « L’étrange pouvoir de Norman ». une société qui a fait de son pain quotidien des histoires sombres qui recèlent toujours des petits coins de lumières permettant ainsi de faire resurgir une forme de poésie rarement survenue dans l’animation hors mis dans les production de Tim Burton.
Et dans « Les Boxtrolls » c’est exactement ce que l’on retrouve avec une qualité d’animation, ici le « Stop Motion » comprenez en cela que le film est fait de marionnettes qui furent filmé plan par plan, pour donner un ordre d’exemple, il fallut une semaine pour un animateur pour réaliser 3.7 secondes de film. Cela met en perspective le travail créatif qu’il fallut développer, y compris lorsqu’il s’agit de construire des décors ou des personnages hors normes. Tout cela pour un résultat magnifique, qui s’écarte un peu de l’univers du studio, très influencé par le travail de Burton et son univers morbide. Ici, les petits monstres sont affublés d’une réputation qui n’a rien à voir avec ce qu’ils sont réellement. Plus peureux que méchants, ils sont la cible de la rumeur et particulièrement des hommes et de leur fâcheuse habitude de salir ce qu’ils ne connaissent pas. On l’(aura vite compris le scénario est assez éloigné de la naïveté commune de bon nombre de film d’animation.
Ici, les enfants peuvent réfléchir autant que les adultes sur les choix de vie à faire lorsque l’on grandit. Quel côté de la barrière est le meilleur ? Celui où l’on cède à la rumeur et à la vindicte ou celui qui consiste à apprendre et à connaitre avant de porter un jugement ? Intelligemment écrit « The Boxtrolls » provoque le débat sans jamais sombrer dans une sorte de thèse repoussante et imbuvable. Les enfants s’amusent des aventures de ses personnages et les adultes s’émerveillent devant une animation de qualité et un scénario intelligent.