A` la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût a` la vie.
François Ozon est un réalisateur dont la carrière n’a cessé de briller par une originalité reconnaissable et un goût évident pour transgresser les codes et aborder des sujets parfois transgressifs avec une aisance folle. Depuis « Sitcom », et une carrière florissante, il murit son art et s’est attaqué à des scénarios chaque fois plus construits, plus incisifs aussi comme dans « Potiche » par exemple où il transfigurait Catherine Deneuve, ou alors dans « Huit Femmes » une sorte de Cluedo au féminin. Chaque fois, François Ozon donne une couleur à son histoire et se démarque par une mise en scène précise imprégnée de ceux qui l’ont influencé.
Ici c’est un documentaire de Chantal Poupaud (Crossdresser) qui fut l’élément déclencheur du scénario. Ce documentaire sur les transgenres est venue compléter dans l’esprit du réalisateur la base de son adaptation de la nouvelle de Ruth Rendell « Une amie qui vous veut du bien » (1985). Avec toute cette matière, Ozon a su puiser une histoire surprenant qui oscille entre drame et comédie. Drame parce que son personnage principal se révèle après la mort de sa femme. Loin de faire une nouveaux film sur ses thèmes de prédilection, le réalisateur s’intéresse plutôt à la révélation d’un moi intérieur. Une nature qui se trouve d’elle-même après un deuil pesant. Puis une comédie, puisque le héros ne vit comme une blessure son goût pour se travestir, mais comme une libération celui d’avoir un personne avec qui partager son secret.
Comme à son habitude, François Ozon, cisèle son histoire, se laisse porter par le sujet mais indéniablement change les codes et ne sombre surtout dans le pathos. Au contraire, il prend le contre-pied de tous les films qui abordent un tel sujet et en fait un personnage lumineux au final. La société qui l’entoure garde certains aspects rigide et cynique, mais le trait est suffisamment léger pour qu’il ne vienne pas ternir l’atmosphère que le réalisateur impose.
Côté distribution, on ne peut que saluer une nouvelle prestation magnifique de Romain Duris (L’arnacoeur). L’acteur, qui ne parvenait pas à se voir tel, il ya encore quelques années, est tout simplement éblouissant de sincérité dans un jeu qui mêle aussi bien un mimétisme rigoureux qui s’évite la caricature qu’une charge émotionnelle rigoureuse et parfaitement maîtrisée. L’acteur se laisse porter par la mise en scène précise de François Ozon, mais toute la grandeur de son talent lui permet de s’approprier le personnage et de lui donner corps sans jamais sombrer dans la vulgarité ou dans le hors sujet.
En Conclusion, « Une nouvelle amie » est à nouveau une grande réussite dans l’univers du réalisateur, notamment parce qu’il parvient à s’approprier un sujet et lui insuffler une atmosphère colorée et légère qui prend le spectateur à contre-pied. Rajoutons à cela un comédien magnifique qui compose un personnage émouvant et attachant et vous avez un film à voir absolument !