L'histoireDans un futur proche, la terre se meurt. Incapables de se nourrir de manière suffisante, les humains se tournent massivement vers l'agriculture, faisant pousser du maïs, seule denrée encore exploitable. Lorsque ce dernier menace de disparaitre, c'est l'espèce humaine entière qui voit son extinction annoncée et programmée. Cooper, ancien pilote de la NASA est alors contacté pour la mission de la dernière chance : trouver une nouvelle planète afin que l'espèce humaine puisse y trouver refuge.
Critique subjective Enfin ! Après trop de films stupides, de remakes sans fondement, de reboot gratuits, de suites, de films de super-héros qui se ressemblent trop, de déclinaisons de licences jusqu'à plus soif, voilà un cinéma Hollywoodien de divertissement digne de ce nom. Il ne s'agit pas d'ériger Interstellar en sauveur des tous les blockbusters, il n'est pas un miracle, ni une exception, ni parfait, ni le seul bon film de sa catégorie (heureusement), mais, chose devenant de plus en plus rare, on a ici un film à gros budget, ambitieux, à la promotion montée en épingle une éternité avant sa sortie, qui ne se révèle pas totalement décevant... et qui est basé sur une idée o-ri-gi-nale. Réussite visuelle indéniable, Interstellar est un film magnifique de par ses images (bien que le numérique soit très présent, nombre de décors ont été réalisés "en dur") et bouleversant par son propos. Nolan signe ici peut-être son meilleur film. Débarrassé d'une bonne partie de ses tics de réalisation habituels pour laisser pleinement parler et vivre ses personnages, le réalisateur d'Inception nous offre des passages d'une force émotionnelle dingue, simplement en utilisant un acteur face caméra sans musique ni mouvement de caméra.
Film aux multiples grilles de lectures possibles (fable écolo, film de SF, drame intimiste), Interstellar nous parle également en sous-texte de l'éloignement. Le départ de Cooper est en effet autant la résultat d'un besoin réel (sauver le monde) que personnel (Cooper se croit destiné à de plus grandes choses). S'éloignant volontairement de ses proches, il est condamné au final à observer leur vie au travers d'un écran, et à en subir, sur le tard, les conséquences. Une situation qui peut tout à fait être vécue de nos jours par tout un chacun. Interstellar est aussi un film qui va au bout des choses, explorant son concept. Celui des trous de vers est ainsi parfaitement géré, tout comme son aspect scientifique en général, quand bien même quelques "cinéphiles" pinailleurs sont allé chercher de prétendues incohérences basées non pas sur des connaissances personnelles mais sur la mauvaise foi et la lecture de pages Wikipedia. On est face à un film bien informé qui présente ses idées de manière claire et plutôt concise. La sensation de l'espace infini, ce sentiment anxiogène face à l'immensité d'un univers et au faible espoir de retour est rendu avec efficacité, réussissant exactement là où un film comme Gravity avait péché.
Pourtant, avant tout cela, Interstellar est aussi un film d'acteurs, où l'émotion prend souvent le pas sur le reste. Le casting, impeccable et emmené par l'excellentissime Matthew McConaughey, offre de véritables moments d'émotions dictés par un scénario tout bonnement passionnant. On y trouve une certaine idée de l'épure. Ici pas de scènes d'actions gratuites ou de romances forcées, Jonathan Nolan, le frère de, aura totalement retravaillé son script après que Steven Spielberg ait passé la main. Grand bien en aura été fait au projet qui n'avait été jusqu'alors qu'un film basé sur l’aventure plus Hollywoodienne, à base d'aliens, de combats contre des robots chinois et de séquences super-héroiques à la Indiana Jones galactique... soit l'alpha et le beta du blockbuster lambda que l'on peut voir depuis une éternité maintenant. Interstellar, version Nolan, est tout simplement le meilleur film de SF vu depuis des années.
En conclusionS'il n'aura pas calmé ses éternels détracteurs, qui voient en ses films, trop populaires, une œuvre trop grand public et sans doute pas assez confidentielle pour être considérée comme cinéphile, Interstellar reste, si l'on se donne la peine de laisser ce genre de préjugés au vestiaire, une réussite majeure. Un cinéma intelligent qui allie divertissement, grand spectacle, réflexion et émotion.