« Lorne Malvo », tueur à gages et manipulateur hors-pair, verse le sang sur son passage. Notamment dans une petite ville du Minnesota, en émoi suite à quelques cadavres laissés ici et là. Très futée, l'adjointe Molly Solverson mène son enquête. Parviendra-t-elle à faire éclater la vérité ?
Adaptée du chef d’œuvre des frères Cohen, « Fargo » impose dès les premières minutes un style reconnaissable. Un humour noir très présent qui fait mouche à chaque fois, des personnages tout aussi décalés que dans le film et très inspirés des autres films des frères réalisateurs. Avec un environnement volontairement hostile, le scénariste et concepteur de la série Noah Hawley tisse un scénario impeccable et parfaitement maitrisé. Le spectateur a même l’impression dès le début du premier épisode de se retrouver dans le film dont la série est inspirée, mais rapidement, le style du scénariste s’impose, les personnages se découvrent l’intrigue étend doucement ses tentacules pour mieux embarquer le spectateur dans une saison pleine de rebondissements.
Car des rebondissements, il y en a, et pas qu’un peu : Un gentil vendeur d’assurance sous pression, brimé par sa femme et humilié par son frère, un tueur à gages qui sème les cadavres comme un cultivateur son semis, des hommes de mains venus en découdre, un homme d’affaire en proie à la religion, une adjointe du shérif instinctive et un autre maladroit. Tout ce petit monde va se croiser, s’opposer et s’attirer dans une intrigue qui distille ses indices au fur et à mesure de la saison, mais qui ne lâche rien avant un final particulièrement réussit.
Et les réalisateurs ont bien compris l’esprit du film, car ils en gardent toutes les qualités narratives et visuelles. Les plans sont soignés, inventifs, pour donner une atmosphère surréaliste à l’ensemble. La scène de la chasse à l’homme en plein blizzard dans l’épisode 6 est absolument magnifique de suspens et visuellement ingénieuse. Mais toute la série ne se résume pas à cette scène, elle réserve encore beaucoup se surprise, dans la préparation des personnages, la manière dont ils sont présentés et la façon dont ils vont évolués tout au long de la série.
En conclusion, cette première saison de « Fargo » est une véritable réussite. La série reprend avec brio les qualités scénaristiques, narratives et visuelles du film des frères Cohen, tout en s’imposant un style propre, notamment au travers de ses personnages et de son intrigue. Difficile de rester de marbre tant l’humour noir y est réjouissant et le ton parfois décalé réservant de bonnes surprises. A ne pas manquer !