Les intrigues de plusieurs contes de fées bien connues se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous sont réunis dans un récit où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent fonder une famille, mais à qui une sorcière a jeté un mauvais sort…
Créé en 1986 par Stephen Sondheim et James Lapine, la comédie musicale « Into the woods » est restée en haut de l’affiche de nombreuses années réunissant sur une même scène : Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Raiponce et Jack et le Haricot magique. A travers ses contes, les auteurs explorent les clés des héros comme le fit dans une très sérieuse étude scientifique, le psychanalyste Bruno Bettelheim. A la fois très chorégraphique, cette comédie musicale reste très ancrée dans la structure qui fit les grands succés de Broadway. Une chanson toutes les 30 secondes, des mélodies simples mais accrocheuses et des orchestres complets pour mieux appuyer les fins de chansons.
Toutefois dans « Into The Woods : Promenons nous dans les bois », tout n’est pas exactement comme dans les dessins animés de Disney. Le premier constat étant que les fins de contes tels que l’on pouvait les lire dans les livres sont rétablies. Ainsi les belles-sœurs de Cendrillon sont punies par les oiseaux qui leur crèvent les yeux, le prince de Rainponce surpris par la sorcière tombe dans un champ d’Aubépines que cette dernière a volontairement mis sur son passage et se crève les yeux, pendant que Rainponce est exilée dans un marais puant, et ainsi de suite. Après les auteurs jouent sur la psychologie toute en nuance des personnages, ainsi le prince de Cendrillon n’est pas aussi lisse qu’on peut le croire c’est un coureur de jupons compulsif, et le prince de Raiponce cherche à prouver que sa princesse est plus belle et plus intéressante que son confrère. Chacun des personnages apparait ainsi sous un jour nouveau plus en nuance
Et pour cela le studio a donc fait appel à Rob Marshall qui avait déjà transposé sur grand écran des succès tels que « Annie », « Chicago » ou encore « Nine ». Et sa réalisation très classique est efficace, et même si elle ne peut masquer certaines longueurs, elle nous entraîne dans un film rythmé, qui garde pourtant tous les codes de la comédie musicale. Avec des chorégraphies très théâtrales et des mouvements toujours très contrôlés pour correspondre au genre. Le réalisateur ne signe pas là son meilleur film, mais en revanche il n’a pas à rougir du résultat, tant le spectacle s’offre autant aux enfants qu’aux adultes. Le problème vient certainement de la musique trop monocorde. Il semble, comme cela était le cas dans « Sweeney Todd » par exemple qu’une seule chanson soit étirée durant près de deux heures de film. Du coup on manque terriblement de concentration et de surprise. Lorsqu’une nouvelle chanson démarre on se dit : « Ah ça y est, on change de rythme et de mélodie ! » mais au final le résultat est très loin de nous surprendre, du coup, une fois le film terminé, difficile de parler d’un morceau plus que d’un autre.
Côté distribution, tout le monde assure le job, à commencer par Meryl Streep (Le diable s’habille en Prada) et Anna Kendrick (Pitch Perfect). Les deux comédiennes, comme d’habitude et dans leurs registres respectifs offrent des compositions impeccable et tout en volume en charme ou charisme. Mais de la même manière le reste de la distribution à commencer par les enfants Lilla Crawford et Daniel Huttlestone, respectivement Le petit Chaperon rouge et Jack. Ce dernier est déjà un pro avec à son actif les rôles de Gavroche dans les misérables depuis des années.
En conclusion, « Into The Woods : Promenons dans les bois » est une adaptation soignée de la comédie musicale du même nom créée dans les années 80. Si la mise en scène reste assez classique et ne parvient pas à masquer certaines longueur, le jeu des comédiens suffit à réjouir mais ne parvient pas à faire oublier que la musique manque de nuance sur deux heures de film.