Les débuts de carrière de Jimi Hendrix avant que celui-ci ne devienne l’immense guitariste que nous connaissons tous. À travers ses galères, ses amours et sa consommation d’hallucinogènes, Jimi Hendrix fera parler de lui grâce à l’originalité de son jeu de gaucher et sa quête de sonorités toujours plus innovantes.
Le biopic est un exercice particulièrement difficile, parce qu’il donne une vision d’un réalisateur sur la vie, la carrière et le destin de personnages connus du grand public qui en a forcément une vision différente, peut-être plus lisse, moins nuancée en tout cas. C’est un exercice difficile car les fans voudront y retrouver le style, l’énergie et tout ce que ce personnage public a pu leur apporter. Mais pour un réalisateur, faire un film sur un personnage connu, c’est avant tout donner sa vision de cette icône tout en s’inspirant de son esprit, de ce qui a marqué les populations et les autres artistes.
John Ridley, plus connu comme scénariste, notamment parce qu’il a travaillé sur des films tels que « Les Brasiers de la colère » ou encore « 12 years a slave », se lance donc dans la réalisation d’un biopic sur Jimi Hendrix et particulièrement sur les débuts de carrière difficiles au demeurant de cet artiste hors normes qui est venu révolutionner son art par un besoin permanent de trouver de nouvelles sonorités. Un musicien qui se mit à chanter sans en avoir réellement l’envie, mais qui marqua la musique avec des morceaux aussi renversant que « Hey Joe » ou « Burning of the midnight lamp ». Alors forcément pour parler de cet artiste hors norme dans un univers sociétal confus entre guerre du Viêt-Nam, libération sexuelle et ségrégation toujours pesante, il fallait trouver une trame qui soit en accord avec ce que cet artiste a apporté à la musique.
Et c’est bien là le problème, John Ridley, fait une lecture assez linéaire et ne prend aucun risque dans la narration de son biopic. Pas vraiment « The doors » d’Oliver Stone mais encore moins « Ray » de Taylors Hackford, « Jimi : All is by my side », se contente d’enfiler les perles sans y mettre la moindre nuance. Hendrix est un guitariste cool, qui écoute, se laisse porter, avec une certain autisme qui l’enferme dans sa musique, seul univers où il se sente à sa place. Et hors mis quelques éclats montrant l’homme fragile, le scénario n’arrive jamais à donner un véritable volume à l’ensemble. Que ce soit lorsque l’on aborde l’enfance de l’artiste, ce qui l’a amené à s’investir dans la guitare, quelles furent ses inspirations. Rien n’arrive réellement à transpirer de ce biopic bien sage et bien pâle.
Du coup le spectateur qui souhaite mieux comprendre son artiste favori, ou le néophyte qui cherche à cerner cette icône et à découvrir sa musique à travers son parcours, restent sur leur faim. Dans le film on parle beaucoup de Linda Key, ex compagne de Keith Richards qui fut instinctivement happée par le talent de l’artiste, mais pas grand-chose au demeurant de la musique de l’artiste.
En conclusion « Jimi : All is by my side » est un biopic assez pâle, qui ne trouve pas le bon angle de narration pour nous entraîner dans les sillons de cet artiste en pleine ascension. Tout au plus on redécouvrira quelques morceaux marquants d’Hendrix, mais pas de quoi marquer l’esprit. Espérons qu’un autre réalisateur s’intéresse à l’icône et lui rende hommage à la hauteur de la légende.