Éric et Patrice sont amis depuis le lycée. Au fil des années, chacun a pris un chemin très différent : d’un côté Éric, hédoniste sans attaches aux multiples conquêtes, et de l’autre Patrice, père de famille « monogame » à la vie bien rangée. Après une soirée bien arrosée, les deux amis d’enfance se retrouvent propulsés en 1986 alors qu’ils n’ont que 17 ans. Ce retour dans le passé est l’occasion rêvée pour tenter de changer le cours de leur vie. Que vont-ils faire de cette seconde chance ?
Pour sa nouvelle réalisation, Dominique Farrugia, ancien membre des « Nuls » a décidé de nous plonger à nouveau dans les années 80, avec une histoire dans laquelle deux quinquagénaires en pleine crise identitaire se retrouvent plongés dans leur passé en 1986. Avec un scénario plutôt bien ciselé, le réalisateur, s’inspire de bien des choses pour nous entrainer dans une spirale de tendresse, de nostalgie et de rires également, puisque le film est avant tout une comédie dans le réalisateur et ses acolytes Nans Delgado (LOL) et Frédéric Hazan ressortent tous ce qui fait les années 80, pour ceux qui avaient tout juste 18 ans à l’époque. Le film a d’ailleurs l’intelligence de nous offrir des séquences où discrètement l’oreille ou les yeux sont attirés par un son, une affiche ou un nom issus des années de l’adolescence. Ainsi il y a les pubs comme celle de la Tourtelle (Bière sans alcool) ou encore celle du Tang (Poudre pour boisson goût Orange), il y a de ci de là des affiches d’Indochine, alors en plein succès ou encore celle des Restos du cœur ou de Touche pas à mon poste. Et puis il y a les objets, les habitudes différentes, les lieux cultes et les personnes qui allaient marquer nos futures années 2000 (Zinédine Zidane ou David Guetta). Mais loin d’être un simple catalogue habituel, le scénario a surtout l’intelligence de raconter une histoire, où les protagonistes doivent douter, tenter de refaire la vie, surtout les actions négatives dont les incidences ont bouffés leurs propres ambitions.
Aussi pour son nouveau film, Dominique Farrugia signe un film léger, pas révolutionnaire, mais qui a le bon goût de se rappeler que dans les années il n’y avait pas que Desireless ou Partenaire particulier, il y avait également Téléphone dont la séparation avait créé un séisme, ou encore des artistes comme Bashung, des producteurs réalisateurs comme Claude Berry et les débuts de réalisateurs marquant comme Luc Besson. Si l’on fait d’ailleurs attention, on peut évidemment y voir des références directes au réalisateur : Besson, bien sûr, le producteur du film, mais aussi Canal + qui a vu naître Farrugia et bien d’autres choses encore. Le film fourmille de moments cultes comme lorsque le duo tente de vendre des idées de chansons ou de films qui ont marquées les décennies suivantes, ou encore quand ils vont dans des lieux mythiques : La main Jaune ou les Bains douches.
La distribution est forcément réjouissante, car le duo Kad Merad (Les choristes) et Franck Dubosc (Camping) fonctionne toujours aussi bien et se prête à merveille aux péripéties rétros des héros. Le couple est débordant d’énergie mais également de sincérité dans une aventure où le passé résonne comme dans leur propres existences, au point que certaines scènes sont d’une émotion rare, à l’image de celle où Franck Dubosc dit à son père qu’il l’aime. Mais n’oublions pas les prestations remarquables également des seconds rôles comme Gérard Darmon (Asterix et Obelix : Mission Cléopâtre), Julien Boisselier (On va s’aimer) en parents dépassés par leurs ados, mais tellement bouillonnants d’amours pudiques.
En conclusion, « BIS » est une comédie réussit dans laquelle se mêle aussi bien la nostalgie, le rire, l’émotion et les séquences redoutablement efficaces qui entraînent le spectateur dans des moments de folie simple.