Afin d’éviter l’épaisse nappe de brouillard qui recouvre Los Angeles, le Boeing 747 de la Columbia Airlines s’apprête à atterrir à Salt Lake City. Alors que le commandant entame sa descente vers l’aéroport, le pilote d’un petit avion de tourisme est victime d’un malaise cardiaque et se crashe dans le cockpit du 747. Le pilote est grièvement blessé, incapable de tenir les commandes. Avec l’aide des aiguilleurs du ciel, la chef de cabine Nancy va tenter de maintenir l’avion en vol.
Film de 1974, « Airport 74 (747 en péril) » surprend par une qualité scénaristique rare, dans ce type de film. D’abord parce qu’il sait maintenir une pression sur les spectateurs en utilisant très peu de rebondissements mais suffisamment de précision pour que l’on se laisse embarquer dans l’aventure de cet avion en perdition à des milliers de mètres d’altitude. Et c’est certainement là tout l’intérêt de ce film : Rarement un scénario aura été aussi précis dans les termes aériens, dans les procédures et le self contrôle qu’il faut avoir dans ce type de crise.
Car il ne s’agit pas d’un simple film catastrophe que nous propose Universal, mais d’une véritable leçon de sauvetage que le scénario de Don Ingalls (L’île fantastique) nous offre. Et il devient vite difficile de ne pas se laisser plonger dans l’histoire, tant l’ensemble est d’une rare cohérence. Alors sans hurler au chef d’œuvre évidemment, il serait injuste de ne pas souligner toutes les qualités d’écriture dont a fait preuve le scénariste, en étant parfaitement bien renseigné sur les termes à utiliser et les commandes qui peuvent sauver la vie des voyageurs et des membres de l’équipage d’un avion dans ce type de situation.
Et la mise en scène de Jack Smight (Assurance sur la mort) va d’ailleurs dans ce sens en étant d’une rare cohérence, alors même si la multiple utilisation d’une même scène pour mettre plus de pression sur les spectateurs est parfois un peu pénible et ne sert pas forcément plus le film, il est indéniable de remarquer que le réalisateur s’est passionné pour son sujet, qu’il a su mettre en valeur toute la tragédie qui se joue à des milliers de miles d’altitude. Et pour donner corps à son film, pour lui apporter toute la crédibilité, la force, mais également le rayonnement nécessaire il s’est entouré d’une distribution de choix pour l’époque.
A commencer par le Tom Cruise des années 70 : Charlton Heston (Ben-Hur), énorme star de l’époque aux discours aussi discutables que ceux de Cruise, qui sauva également le monde de toutes les manières possibles au cinéma. L’acteur, plus discret dans ce film n’en n’est pas moins celui sur qui tout va reposer. Sans beaucoup d’éfforts, Heston va encore briller par son calme et sa détermination à sauver les passagers de ce vol fantôme. Mais il y a surtout
Karen Black (Easy Rider) qui incarne une hotesse involontairement courageuse avec beaucoup de convictions et de détemination. Si l’actrice ne brillera pas, par la suite, avec une carrière accumulant les navets, elle parvient à tenir le film sur ses épaules. A noter les présences remarquées et remarquables de
Sid Ceasar (Grease) et
Gloria Swanson (Boulevard du Crépuscule) dans son dernier rôle.