Les BOOVS, aliens à l’ego surdimensionné, choisissent, pour échapper à leurs ennemis jurés les GORGS, de faire de la Terre leur nouvelle planète d’adoption. Mais OH, l’un d’entre eux, va révéler accidentellement la cachette de son peuple... Contraint de fuir, il fait la connaissance de TIF, une jeune fille à la recherche de sa mère. Ensemble, ils vont devenir d’improbables fugitifs embarqués dans l’aventure de leur vie et vont réaliser que les enjeux auxquels ils font face sont beaucoup plus complexes que de simples mésententes intergalactiques…
Alors soyons direct, si vous avez plus de 6 ans, « En route » risque de ne pas vous parler, voir même de ne pas vous accrocher, tant le ton est d’une naïveté très enfantine. Si, comme moi, vous détestez Jar Jar Binks dans le Star Wars épisode 1, vous risquez de trouver ce film extrêmement pénible. Bon en même temps ce nouveau long métrage des studios Dreamworks ne s’adresse pas particulièrement aux adultes, mais plutôt aux enfants et seulement à eux. Car dés les premières minutes du film, le ton est donné avec des personnages aux expressions naïves et aux intonations directement issues des programmes TV des chaines spécialisées.
C’est évidemment un atout mais également un handicap pour un film qui doit avoir tendance à s’adresser à la famille. Il semblait pourtant que l’équipe de Dreamworks avait compris que cette adéquation était importante pour le succès de leurs films d’animations, d’autant qu’ils en étaient les instigateurs ! Alors prenons le sujet par chaque face.
Dans son esprit de base, « En route » est un film rafraîchissant qui joue beaucoup sur les couleurs, les mouvements et sur les situations biscornues qui captent l’attention des enfants. Avec des extras terrestres qui ressemblent à de gros chamallows qui changent de couleurs à mesure que leurs émotions varient, les enfants sont immédiatement captés par un dessin animé efficace et rythmé. Rajoutez à cela une musique entrainante, très « R’n’B » et le tour est joué pour faire de ce film d’animation une réussite.
En revanche, pour ce qui est des parents, le film est une sorte de punition. Car qui n’a pas été, en tant que parent, abandonné sur le bord de la route par un dessin animé adressé aux bambins et rien qu’à eux (Je me souviens des « Aventures de Porcinet » qui me laisse encore un souvenir douloureux !!!) ? Et bien « En route » ne va pas vraiment vous impliquer dans son aventure. D’abord parce que le ton est volontairement enfantin et que son scénario ne va pas réellement chercher la nuance. Même si en grattant un peu on peut y voir une sorte de métaphore sur la conquête de nouveaux territoires tels que le firent les colons en arrivant en Amérique du Nord. Mais il faut quand même gratter beaucoup pour aller chercher un lien véritable. Car pour le reste, le film se déroule dans une atmosphère pesante, assez éloignée de la bande annonce, et laisse l’adulte un peu revêche sur le bord de la route. Le doublage français ne vient rien arranger tant le ton y est proche de la grenouille infâme de l’’épisode 1 de Star Wars.
En conclusion, « En route » est un film efficace pour les enfants, mais plutôt pénible à regarder pour les parents. Quant on sait que Dreamworks fut le premier studio à réellement impulser l’idée que les enfants sont accompagnés des adultes et qu’à ce titre un film d’animation doit impérativement s’adresser aux deux, double sens compris, « En route » est une véritable déception.