Après un accident qui aurait dû lui être fatal, la belle Adaline cesse de vieillir. Aujourd'hui, bien qu'ayant vécu près de huit décennies, elle est toujours âgée de 29 ans. Après avoir mené une existence solitaire afin de ne jamais révéler son secret, une rencontre fortuite avec le philanthrope et charismatique Ellis Jones, va raviver sa passion de la vie et de l'amour.
Remplaçant du pas très ancien « Direct to video » le « e-cinéma » est surtout l’occasion pour les studios de rentabiliser dans l’immédiat un film dont le potentiel commercial en salle est incertain. Autant dire que l’on peut trouver dans l’offre à boire et à manger avec des films comme « Bienvenue à New York » d’Abel Ferrara qui avait fait sensation à Cannes lors de son lancement puisqu’il revenait sur les dessous de l’affaire DSK à New-York, ou encore « un incroyable talent » qui revenait sur l’histoire d’un jeune Gallois timide et grassouillet qui allait scotcher le jury en entonnant un air de Puccini. Alors bien sûr, il y a encore pire, des films qui ne méritent pas d’être cités dans ces lignes, mais l’offre peut se révéler un beau fourre tout, dont sortent quelques petites pépites, comme ce film « Adaline » de Lee Toland Krieger (The Vicious Kind).
Car, il faut être honnête, si le film ne brille pas par une originalité renversante, il brille surtout par une mise en scène précise et visuelle qui plonge le spectateur dans une trame un peu suspendue pour mieux l’imprégner de l’aventure que vit l’héroïne, dont la vie a radicalement changée suite à un accident de voiture dans lequel elle mourut, mais fut ranimé par la foudre, et qui dès lors l’empêche de vieillir. Du coup, Adaline qui a 107 ans n’en fait que 30 à peine. Une vie qui ne devrait pas poser de problème, si ce n’est l’incrédulité des gens et des gouvernements qui l’entourent. Alors la jeune fille s’enfuit, laisse sa vie d’avant derrière elle, se cache derrière des mensonges de façade pour ne pas être prisonnière d’une existence que tout le monde espère mais qui se révèle vite un enfer. Seulement le passé revient toujours et parfois de la manière la plus inattendue possible.
Alors bien sûr on pourra reprocher au film une fin un peu trop consensuelle, mais l’ensemble d’une honnêteté rare. On se laisse porter par l’histoire montée à base de flash-back suffisamment discret pour ne pas être pesant et une mise en scène qui utilise beaucoup de cadrages serrés pour mieux faire ressortir le travail des comédiens. Très visuel, le réalisateur aime parsemer son film de plans larges où se mêlent la réalité et la fantasmagorie comme lorsque la foudre touche la jeune femme.
Mais c’est aussi la distribution qui est à souligner dans ce film, à commencer par Blake Lively (Gossip Girl) qui, sans toutefois s’éloigner de son personnage dans la série, parvient parfois à le faire oublier. La jeune femme est d’une grande fraîcheur et sait parfaitement jouer l’émotion lorsque cela est nécessaire. Face à elle un
Harrison Ford (Star Wars) un peu discret certes, mais toujours aussi charismatique qui parvient à donner une certaine émotion magnétique, comme lui seul sait le faire. L’acteur impose son style entre naïveté et force. A noter un jeune homme prometteur :
Anthony Ingruber (Halo : Faith) dont la ressemblance mais surtout le mimétisme avec Harrison Ford est saisissant.