Les disparus de St Agil

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
16/12/2015
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Dineco
Scénaristes
Jean-Henri Blanchon
Compositeur
Henri Verdun
Edition
Standard
DureeFilm
100
Support
Critique de Emmanuel Galais
La nuit au collège de Saint-Agil, des choses étranges se passent. En effet, trois élèves qui préparent en secret leur départ en Amérique, disparaissent mystérieusement les uns après les autres après avoir surpris, une nuit, un homme étrange dans l’établissement.

Adapté du roman de Pierre Véry, avec Jacques Prévert en dialoguiste (non crédité au générique) et un casting de rêve comprenant Michel Simon (Boudu sauvé des eaux, Le vieil homme et l’enfant), Eric Von Stroheim (Boulevard du Crépuscule), Robert Le Vigan (Goupi Mains rouges) et Marcel Mouloudji (L’enfer des Anges, Raffles sur la ville), Les disparus de St Agil est l’un des plus grands classiques Français. On y aperçoit même, en tant que figurants : Charles Aznavour et Serge Reggiani.

Outre le côté nostalgique, Pathé en nous offrant cette édition entièrement restaurée, nous permet de (re)découvrir un film réalisé par l’un des maîtres du cinéma français, à savoir Christian-Jaque, à qui l’on doit notamment des chefs d’œuvre tels que « Boule de Suif » ou encore « Lucrèce Borgia », mais aussi des films plus légers mais tout aussi marquants comme « François 1er » ou encore « Fanfan la Tulipe ». Réalisé dans une ambiance particulière, puisque la deuxième guerre mondiale sonne à la porte, et que le réalisateur deviendra le premier réalisateur français à réaliser un film pour la future nouvelle Société de production cinématographique : Continentale, dont les fonds provenaient exclusivement d'Allemagne et sous l'égide de Goebbels, permettaient aux nazis d'entretenir un contrôle sur la production et une propagande à destination des populations. Pourtant Christian-Jacque parviendra à garder un certain contrôle qui lui fera éviter la propagande et lui permettra en toute subtilité, de livrer des messages d'espoir d'une libération prochaine.

Avec « Les disparus de St Agil », le réalisateur s’offre une mise en scène résolument novatrice pour l’époque, avec un ton moins littéral, moins lyrique que celui que nous offre le cinéma américain de l’époque. « Les Gosses », comme il les appelle, donnent le ton et nous emmène sans difficulté dans cette aventure mélangeant les codes du film noir et celui de l’aventure fantastique. « Film de gosses » par excellence, « Les disparus de St Agil » est un mélange savant de talents. D’abord, ceux des enfants qui se veulent résolument crédible et parfaitement naturel, entraînant de ce fait le talent des adultes à s’associer à une telle crédibilité. Et l’on peut ainsi apprécier à sa juste valeur l’incroyable composition de Michel Simon, qui se révèle saisissant dans le rôle de ce  prof alcoolique et rotor. Même constat en ce qui concerne la composition de Eric Von Stroheim, qui, même s’il continue de jouer un personnage résigné, comme dans la plupart de ses films, se voit, par cette osmose qui règne sur le plateau, devenir un personnage autant inquiétant qu’attachant.

Le film est une réussite, car il sait adapter le jeu des acteurs à la situation de la trame. Jamais hors de propos, les scènes sont incroyablement jouissives tant elles passionnent le spectateur. Christian-Jaque, trouve dans le sujet des « Disparus de Saint Agil », tous les ingrédients qu’il affectionne, comme le surnaturel, que l’on retrouve très présent déjà dans « François 1er » qu’il réalisa en1937, ou encore une intrigue inspirée des films noirs qu’il reprendra ensuite dans « L’assassinat du Père Noël ». Le tout associé à un amour immodéré pour ses acteurs, le réalisateur signe là un chef d’œuvre sans conteste, qui entraîne parents et enfants dans les méandres de ce Thriller fantastique.

Aidé par un scénario qui mêle habilement codes du film noir et fausses pistes, porté par des dialogues savoureux de l’immense Jacques Prévert, « Les Disparus de St Agil » est d’une incroyable modernité et ne semble pas avoir souffert du temps et de ses 77 printemps.

Un chef d’œuvre du cinéma français, qu’il faut absolument se procurer, pour sa modernité, son sens de l’intrigue et son jeu de comédiens incroyablement convaincants. Une nouvelle manière de voir les classiques du cinéma français que Pathé nous offre dans cette superbe édition. Un vrai régal !
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.37:1
Superbement restaurée, l’image en noir et blanc (bien évidemment) est d’une beauté incroyable. Les contrastes sont saisissants, aucune tache ne vient gâcher l’image et l’on se prend vit à croire à la jeunesse du film. Et même si quelques grains sont à noter et de légers problèmes de mise au point, l’ancienneté du film vient totalement l’excuser. Une cure de jouvence particulièrement réussie.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste Sonore Monio DTS-HD Master Audio particulièrement saisissante, à vous donner le frisson. Une grande leçon de restauration que bon nombre d’éditeur devrait prendre. Car les ambiances sont incroyablement magnifiées, on plonge la tête la première dans les couloirs du collège et l’on en vient même à se prendre pour un "Chiche-Capon". 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un débat exclusif entre Pierre Tchernia, incomparable Monsieur Cinéma, Robert Rollis, comédien dans le film et Noël Very fils de Pierre Véry, auteur du roman « Les disparus de St Agil ». Intéressant parce que bourré de références cinématographiques, d’anecdotes et autres sentiments liés au film. 

Puis un autre débat entre Francis Lacassin, Jacques Baudoux, les vrais amis de l’auteur et Noël Very son fils. Si l’ensemble est un peu consensuel, il n’en n’est pas moins de très grande qualité.