L'Hermine

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
23/03/2016
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Matthieu Tarot et Sidonie Dumas
Scénaristes
Christian Vincent
Compositeur
Claire Denamur
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
98
Support
Critique de Emmanuel Galais
Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres ". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait partie du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée.

Un film avec Fabrice Luchini c’est presque l’assurance d’avoir un film qui sait parfaitement aborder un sujet tout ayant la profondeur d’un scénario qui se veut à la fois léger et tranchant. Avec « L’hermine », l’acteur ne change pas forcément de registre, on reconnait la mise en valeur du phrasé, cette capacité du comédien à dire, même sans parler. Toujours précis dans ses gestes, dans ses postures et dans ses regards, Fabrice Luchini est certainement l’un, si ce n’est le plus grand acteur français. Un amoureux des mots et de la chanson qu’ils peuvent provoquer, qu’elle soit triste, mélancolique ou joyeuse et entraînante.

Et Christian Vincent, prouve, avec ce film, qu’il sait mettre en valeur le travail de ses acteurs. Et plus qu’une succession de répliques, c’est le charisme dans la simplicité qui fait toute la nuance de son talent de metteur en scène. Comme il l’avait fait dans « Les saveurs du Palais » avec Catherine Frot, le réalisateur ne cherche pas la complexité, il utilise la nature de ses comédiens pour mieux mettre en valeur son sujet. Dans ce cas précis, les coulisses d’une cour d’assise avec à la tête son président, que l’on présente austère, distant, et froid. En y greffant une histoire d’amour, et une galerie de personnages qui viennent, au contraire faire opposition au personnage principal, Christian Vincent parvient à le rendre attachant, touchant et d’un seul coup toutes les rumeurs qui foisonnent autour de lui apparaissent bien fades au regard de son professionnalisme et de l’attachement qu’il porte à ses audiences, pour que le procès soit mené à son terme dans la plus stricte règle d’un tribunal.

Et c’est d’ailleurs toute la force de ce scénario que de nous plonger dans les coulisses d’un tribunal d’assise, avec ses contradictions, ses doutes et sa violence qui transpire à chaque témoignage ou à chaque exposition des faits. On suit le parcours de ce procès à travers le regard des jurés,  on s’interroge, on se fait notre idée, et au détour d’un témoignage ou d’un autre, on doute, et surtout on apprend à quel point rendre la justice peut-être frustrant autant que valorisant, parce que ces hommes et ces femmes qui ne sont que des êtres humains doivent décider du sort d’un autre par une faute qui lui est reprochée. Ils doivent effacer le doute, étudier les preuves, malmener les témoins sans en avoir l’air, pour mieux répondre aux questions qui amèneront les jurés à la conclusion définitive. Et puis il y a le jugement en son âme et conscience, les règles de la justice, les préjugés, les assurances et les doutes.

Et puis « L’hermine » c’est aussi une distribution, on a parlé de Fabrice Luchini, sans surprise, constant et grandiose dans un film taillé pour lui, et puis il y a Sidse Babett Knudsen (The Duke of Burgundy) qui fut couronnée du césar de la meilleure actrice dans un second rôle. Sans vouloir polémiquer, ni remettre en question le talent de l’actrice, au demeurant impeccable dans sa prestation, à la fois rayonnante et intrigante, ne vient tout de même pas surpasser le travail d’une Sara Forestier dans « La tête haute » ou encore d'une Noémie Lvovsky dans « La belle saison ». L’actrice danoise impose, un magnétisme crédible et offre à Luchini l’occasion de jouer dans toute sa nuance.

En conclusion, « L’hermine » de Christian Vincent est film qui donne une nouvelle fois l’occasion à Fabrice Luchini de faire preuve de tout son talent dans un rôle, où les mots sont aussi importants que les silences. Ou la manière de dire est aussi importante que celle d’écouter. Porté par un scénario impeccable de précision et une mise en scène parfaitement maîtrisée, le film est une véritable immersion dans les coulisses d’un procès d’assise. 
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Les décors soignés et plus en nuances qu’ils n’y paraissent ressortent avec beaucoup de relief et de brillance pour mieux nous imprégner d’une ambiance parfois légère et ne même temps lourde. 
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-HD Master Audio 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait par rapport aux effets sonores qui entourent le film. La dynamique de l’ensemble fait des merveilles pour mieux mettre en avant les qualités du film. Un véritable plaisir pour les oreilles.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Le problème des making of , c’est qu’ils sont réalisés durant le tournage d’un film. Du coup, on sombre souvent dans la surenchère de superlatifs pour dire tout le bien de ce que l’on est en train de créer. Un manque de recul constant qui fait souvent d’un making of une épreuve souvent douloureuse d’ennui. Seuls certains réalisateurs américains ont compris qu’un making of se devait d’être la continuité d’un film, qu’il devait susciter la curiosité d’en savoir plus, pour connaitre les petits secrets derrière les grandes scènes.

Et bien avec son making of de « L’Hermine », le réalisateur Laurent Sylvestre a justement l’intelligence de mettre les remerciements, les reconnaissances de côté au profit d’une explication d’un scénario qui se veut plus complexe qu’il n’y parait. Le réalisateur comme le comédien principal ne viennent pas parler d’un chef d’œuvre, mais parlent au contraire d’un film en construction, de choix à opérer, d’une vision qui les porte et d’un résultat qu’ils espèrent cohérent avec leur travail et avec l’attente du public. Du coup, on se laisse porter dans les coulisses de ce film et on se passionne autant que l’on s’interroge sur le sujet du film. Et effectivement, enfin, le making of est une réelle continuité du film, puisqu’il suscite toujours le débat autour du procès. Une réussite.