Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des medias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry, Mark Baum, Jared Vennett et Ben Rickert : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise !
La crise des « Subprimes » qu’est-ce que c’est ? Quelle fut ses origines ? Comment en est-on arrivé là ? C’est tout le sujet du nouveau film d’Adam McKay, plutôt habitué jusqu’ici à des comédies burlesques pas forcément très populaires en France. Un sujet particulièrement complexe que le scénario tente avec beaucoup de brio d’expliquer au spectateur, notamment par l’explication de plusieurs intervenants qui viennent vulgariser des termes imbuvables que le quidam ne peut comprendre d’un seul coup. Avec une certaine intelligence et des exemples plutôt bien inspirés, le scénario tisse une trame qui nous plonge au cœur de ce drame latent dans lequel des millions d’américains perdirent leurs économies et leurs maisons et dans le monde une déferlante qui eut un impact direct sur les économies de tous les pays occidentaux.
Une onde de choc qui se fait encore ressentir actuellement dans des pays qui luttent pour retrouver une situation financière solide et stable. Car au-delà d’une simple crise financière, on parle d’une « arnaque généralisée » organisée par l’avidité des banques et des organismes financiers qui se gavèrent sur les fragilités des populations, sans aucun scrupule. En mettant à la rue et au chômage des millions de personnes dans le monde, pour mieux remplir les caisses de leurs coffres forts. Et pourtant lorsque la bulle éclata, les banques se remplirent à nouveau les poches en quémandant auprès des états dont elles étaient le principal créancier. Un cercle vicieux aussi complexe que surréaliste !
Avec une mise en scène d’une grande fluidité malgré la complexité de son sujet et l’utilisation nécessaire de termes bancaires incompréhensibles, Adam McKay réalise un film aussi divertissant qu’intelligent qui permet au spectateur de plonger dans les coulisses d’un braquage planétaire autorisé par des instances aveuglées par le profit et souvent par le cynisme. A la fois simple et drôle, émouvant et glaçant, le film déroule avec beaucoup de maîtrise une explication de texte difficile qui aurait put se perdre dans une explication illisible. Le réalisateur offre un film qui ouvre les portes les plus hermétiques au plus commun des mortels.
Avec une distribution qui, comme d’habitude s’amuse à se grimer pour mieux s’effacer derrière un sujet qui doit parler de lui-même. Si on peut reprocher à certains de ne pas prendre de risque, le moins que l’on puisse dire des têtes d’affiches de « The Big short » c’est qu’elles n’ont pas hésité à se mettre en danger pour mieux imprégner le spectateur.
En conclusion, « The Big short » est un film passionnant, réalisé avec beaucoup d’intelligence et de maîtrise sur un sujet difficile à lire et à comprendre. Pourtant grâce à une mise en scène fluide et un scénario solide, le film parvient à mettre en lumière le plus grand scandale financier de tous les temps, que l’on continue inlassablement à couvrir.