Sherlock: L'Effroyable Mariée (Episode Spécial)

Catégorie
Série TV
Titre Original
Sherlock: The Abominable Bride
Genre
Pays
UK
Date de sortie
03/06/2016
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Sue Vertue
Scénaristes
Mark Gatiss, Steven Moffat
Compositeur
David Arnold, Michael Price
Edition
Standard
DureeFilm
89
Support
Critique de Charly Halper

Unanimement applaudie à travers le monde, à la fois, par la critique et le public, depuis sa création en juillet 2010, la série -de téléfilms, tiendrai-je à préciser, plus que d'épisodes (neuf aventures de 90 minutes et deux « spéciaux » de Noël dont celui-ci de mêmes durées composant, à l'heure actuelle, les trois saisons de 2010, 2012 et 2014)- de Steven Moffat et Mark Gatiss, scénaristes ayant évolué sur l'historique « Doctor Who », que les plannings de ses deux acteurs-stars, Benedict Cumberbatch et Martin Freeman (l'un multipliant les films à Oscar et cie, l'autre se remettant de son « Voyage Inattendu » de « Hobbit » dans l'un des blockbusters Marvel : « Civil War »), ne fait que retarder indéfiniment et avec lassitude, s'offre enfin un... retour, mais aux sources également.

Pour une raison, qui restera inconnue du public jusqu'à mi-parcours (90% de l'épisode se déroulant dans ce Londres victorien cher à l'écrivain et créateur du mythe Sir Arthur Conan Doyle, selon le staff), le brillant sociopathe d'enquêteur qu'est le Sherlock Holmes contemporain qu'incarne Benedict Cumberbatch se retrouve propulsé, alors que le jet l'emmenant en exil dans les pays de l'Est vient à peine de décoller (même si cet épisode spécial de janvier 2016 offre un cours résumé des événements depuis juillet 2010, je vous laisserai revoir les précédents volumes en DVD et Blu-ray pour ne rien vous spoiler), dans des rues éclairées au gaz de Baker Street encombrées de voitures à cheval et sous les MacFarlane (ou Inverness Cape pour les puristes) et deerstalker du héros du « Strand Magazine » : et tout d'y recommencer à zéro... ou presque.
De retour de la Seconde Guerre Afghane (entre 1878 et 1880), blessé et invalide, le médecin militaire John Watson a inévitablement traîné son pas handicapé vers le grand cloaque londonien dans lequel tous les oisifs et désœuvrés de l'Empire sont attirés, sa santé irrémédiablement ruinée et son avenir sombre... pour y rencontrer celui qui sera son futur colocataire et héros de ces nouvelles qu'il écrit pour le « Strand », s'inspirant de leurs enquêtes : Sherlock Holmes, le plus célèbre locataire du 221 B Baker Street (prononcez two-two-one-bee...). Mais, aucune n'aura poussé notre héros à de pires extrêmes mentaux et physiques que cette affaire de l'Effroyable Mariée !


Appelé à la rescousse par un effrayé Inspecteur Lestrade, le duo d'enquêteur et romancier doit tenter de résoudre l'effroyable mystère effectivement d'une morte-vivante qui, sous les voiles de sa robe de mariée, serait venue abattre en public son mari -sortant d'une fumerie d'opium : la disparue Emelia Ricoletti, souffrant de tuberculose avant de devenir publiquement folle, s'étant pourtant tiré une balle en pleine bouche après avoir tiré sur la foule, le matin même!!
Mais, ne parvenant pourtant pas à résoudre cette affaire, le célèbre détective passera à autre chose, affirmant que les mariées réapparues ces derniers temps pour abattre des hommes ne sont que de pâles imitatrices... jusqu'à ce que plusieurs mois plus tard, son obèse frère Mycroft lui demande d'accepter une nouvelle affaire, toute en lui demandant d'échouer face à leur ennemi : Lady Carmichael venant leur demander de l'aide pour sauver son mari d'une menace mortelle reçue sous la forme d'une enveloppe contenant cinq pépins d'oranges...
Quel secret, s'il en était un, pourrait relier cette vengeresse morte-vivante à cette menace « épistolaire » ? Et pourquoi devoir échouer ? Mais, surtout, comment le plus élégant et arrogant geek de Baker Street et son intègre et loyal acolyte souffrant de SSPT (qui n'hésite tout de même pas à lui en coller une en pleine face) sont-ils passés de récits diffusés régulièrement via un blog à d'attendues publications mensuelles illustrées par un « illustrateur qui n'en fait qu'à sa tête » et impose même la moustache au Dr. Watson ?!


Bien que reprenant en une version victorienne des scènes de « Une Étude en Rose » (comme cette première apparition du plus grand des sociopathes de talent frappant un cadavre dans une morgue), la première enquête de juillet 2010 qui nous permettra de découvrir le nouveau duo formé par les excellents Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, les deux créateurs et scénaristes Steven Moffat et Mark Gatiss ne s'amusent pas à simplement répéter dans cet épisode spécial du Nouvel An leurs transpositions télévisuelles de cette « Étude en Rouge » (et du « Signe des Quatre ») littéraire de 1887 pour ici s'inspirer toujours aussi librement mais fidèlement soit-il de l'une des 56 aventures canoniques du personnage de Sir Arthur Conan Doyle : « Cinq Pépins d’Orange » (ainsi que « Le Rituel des Musgraves » et « Le Dernier Problème ») de 1891.
Car, depuis près de six ans, la force (et le succès) de cette addictive série a été de puiser au sein des écrits (canoniques) de Sir Arthur Conan Doyle -« Une Étude en Rouge », donc, « La Vallée de la Peur », « Les Hommes Dansants », « Les Plans de Bruce-Partington », « Le Traité Naval », « Un Scandale en Bohême », « Le Chien des Baskerville », « La Maison Vide », « Charles Auguste Milverton », « Son Dernier Coup d'Archet » et autres nouvelles à plusieurs reprises, comme « Le Traité Naval », « Les Cinq Pépins d'Orange » ou « Le Dernier Problème », et d'autres sur les 56 reconnues- sans strictement les adapter à notre époque au risque de sombrer dans de stupides anachronismes, mais toujours en sachant puiser ici ou là quelques et différentes sources d'inspirations pour ressusciter et ré-vitaliser le mythe holmésien projeté de nos jours dans d'inédites -ou presque- histoires.
Là où l'hollywoodienne (ou juste américaine) version CBS « Elementary » de Robert Doherty, avec ses 96 épisodes à l'heure actuelle sur ces quatre saisons qui se poursuivent, respecte les codes US du format sériel des procedural, aussi bien écrits soient les personnages, mais non sans réussir à éviter de tomber dans les scories et épuisements de ce genre télévisuel connu de tous aujourd'hui, quitte à rejoindre les incessantes « CSI : Les Experts », « Esprits Criminels » ou « Bones » (où les deux héros associés finissent par céder à leurs attirances communes, sans chercher à spoiler quoi/qui que ce soit), tout en parvenant à rebooter à la sauce ketchup l'émigration dans la Grosse Pomme de son bad boy tatoué d'ancien tox' de détective surdoué mais usé de Sherlock Holmes -incarné par un Jonny Lee Miller sur le retour- pour des intrigues inédites et feuilletonnantes, la virtuose et originale production luxueuse de la BBC (inspirée et à la scénographie particulièrement soignée) s'empare elle toujours des écrits originaux du XIXème siècle pour mieux les remixer, réécrire et restituer plus que recracher dans un tout autre format (90 minutes télévisuelles contre 42 minutes d'écritures sérielles où sont imposées d’innombrables coupures publicitaires), avec un tout autre style et non, sans oublier le caractéristique humour so british que l'on lui espérait inévitable.

Si ici n'est pas le débat de comparer une lourde machine américaine -sur laquelle travaille un staff d'une quinzaine de scénaristes rodés à l'exercice du travail de groupe depuis quatre ans- à une petite pépite « fait maison » encadrée par ses deux créateurs (Moffat et Gatiss) avec l'aide éventuelle du créateur de la toute nouvelle « Jericho » britannique, Steve Thompson, et surtout la bible littéraire du créateur Arthur Conan Doyle, on ne peut nier que le rythme bien moins effréné de la production anglaise sait lui être un de ces gages de qualité... tout en rendant la série aussi addictive qu'est la cocaïne pour le détective -même si l'incarnation de Benedict Cumberbatch use désormais de multiples patchs de nicotine pour arriver à un état de méditation propice à la concentration... quand il ne va pas jusqu'à se droguer pour recréer une simulation mentale dans son esprit, son palais mental.
Car, oui, il est bien question de dépendance aussi avec cette série « Sherlock », de la dépendance d'un public qui s'impatiente d'attendre une nouvelle saison (dont le tournage de la quatrième aurait débuté en mai 2016, pour, espérons-le, une diffusion outre-Manche des trois épisodes attendus autour des fêtes de cette même fin d'année, selon Martin Freeman) et que la diffusion de cet épisode spécial, au lendemain des fêtes de la fin de l'année 2015, n'aura su apaiser... qu'un temps, comme les derniers délires et hallucinations persistants d'une descente toxicomani(a)que suivant le fix' d'un accroc à la série, qui ne se serait rien injecté depuis le 12 janvier 2014 (date de la diffusion sur BBC One du précédent « Dernier Coup d’Éclat » ponctuant la troisième saison).
Et cette sortie française en Blu-ray et DVD de cet épisode quinze jours après sa diffusion sur France 4 (le 3 juin 2016) pourra vous permettre de re-découvrir ce superbe cadeau de la part de l'équipe, en versions française ou originale et avec les bonus qui vont bien.

Retrouvez Sherlock et son ami Watson sera déjà un premier plaisir, mais les retrouver dans un Londres victorien superbement reconstitué et plus proche de l'univers originel de l'un des plus célèbres écrivains britanniques qu'il soit (Sir Arthur Conan Doyle) reste le magnifique cadeau bonus et double effet kiss cool de cet épisode -qui devrait se hisser haut dans l'univers de la série- que tous ses accrocs de spectateurs pouvaient attendre et espérer.
Découvrir ou re-découvrir ces versions alternatives et « plus classiques » de ces personnages (Sherlock, Watson, Lestrade, Mycroft, etc, sans chercher à vous spoiler), que l'on avait adoré découvrir réécrits façon SMS, internet et entre Victoria Street (l'adresse du nouveau Scotland Yard en attendant son énième déménagement sur Victoria Embankment au bord de la Tamise) et Baker Street, ayant été attendus, je crois, de tous... depuis le début : le rêve... ou le cauchemar est enfin élémentairement réalisé, messieurs-dames les détectives et drogués.
Bon trip !

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1

Superbe, aussi froide -à l'image de la distance sociale de son héros- puisse paraître l'image de cette luxueuse série phare de la BBC, cette reconstitution victorienne d'une aventure unique du plus grand des détectives face au Napoléon du crime donne une toute autre nature, chaleureuse bien qu'hivernale et plus cosmopolite malgré les codes vestimentaires endeuillés de cette époque, mais très classique et victorienne (ce qui est la force d'une reconstitution fidèle) à la série.
Le travail de reconstitution des équipes de
Ben Mangham associés aux petites mains des équipes de costumières de Sarah Arthur et de celles des équipes de Dom Alderson de Lighting TD (et autres infographistes et cie non crédités au générique) chargées de transformer les gigantesques écrans verts en Londres victorien, entre autres, explosant, avec leurs détails et minutie, dans ce 16/9ème si proche d'une qualité quasi cinématographique mais non désuète.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Côté son, il sera bon de noter que contrairement à ce qui est annoncé sur certains sites marchands cette « Édition Spéciale » d'un épisode de « Sherlock » n'est pas proposée avec une piste française en DTS-HD 5.1.
Ce format qui (vous) permet de vous retrouver plonger radicalement au cœur de l’action, avec une
dynamique efficace et une spatialisation assurant le spectacle des effets sonores (surtout dans les scènes de ces rues victoriennes que les producteurs ont voulu foisonnante) et permettant d'accentuer l’intensité de l’intrigue et l'humour so british de la série étant réservé à la VO.
La piste française se retrouvant limitée à une unique bande stéréo (Dolby Digital 2.0) qui, toute aussi belle soit-elle avec l'excellent travail de doublage des équipes de la société Nice Fellow aux studios d’O’Bahamas Production, chargées de l’adaptation de la série britannique en version française, se révèle tout de même faible en comparaison pour une luxueuse série à l'ambiance aussi soignée.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 86 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

En ce qui concerne les bonus, passé une « Étude de Sherlock » de 28 minutes(et 36 secondes voudront préciser les fans du méticuleux détective) un brin trop auto-congratulatrice par Mark Gatiss, qui se présenterait plus comme un making-of durant lequel le co-créateur et scénariste (mais aussi l'acteur qui incarne le frère Mycroft Holmes) interviewe son casting sur cette étrange idée de propulser leurs héros dans le Londres victorien de Sir Arthur Conan Doyle mais aussi revient sur son amour du personnage, et son « Journal de Production » (de 4 minutes 55) ou la journée très matinale du 4 février 2015 du tournage de la scène finale aux chutes du Reichenbach filmée par Mark Gatiss, un « Entretien avec les scénaristes » Steven Moffat et Mark Gatiss permettra en trois minutes (et 40 secondes) de comprendre à quoi tient le succès du show et quelle est leur vision du personnage, entre autres (humour british ou auto-congratulations inclus dans les réponses).
La compilation de
huit courtes saynètes (au durées variées) composant le bonus sur « L'Univers Visuel » (29:09 au total) plongeant les curieux spectateurs dans les secrets des reconstitutions de l'Afghanistan (dans la campagne anglaise verdoyante et humide sous un beau soleil hivernal) ou d'un Londres victorien foisonnant de monde (avec une Baker Street qui se trouve en fait être North Gower Street ou comment à grands renforts de fond verts gigantesques une rue pavée de Bristol va devenir l'ancienne capitale de l'Empire Britannique) mais aussi des préparatifs de plusieurs scènes spectaculaires (l'explosion de la fenêtre du manoir de Tyntesfield censé être celui de Sir Carmichael, les apparitions du labyrinthe végétal du même manoir bristolien et ces chutes du Reichenbach évoquées dans le Journal de Production également), complications logistiques et modifications du script initial sans oublier l'inévitable humour so british et les preuves du succès phénoménal de cette série inside.
Le dernier bonus « Sherlockologie » (19:32) étant un jeu de questions-réponses auxquels se livrent aimablement
Amanda Abbington (Mary Morstan, l'épouse du Dr. Watson), Una Stubbs (Miss Hudson, la logeuse de Sherlock), David Nellist (Mike Stamford, cet ami du Dr. Watson qui lui présente Sherlock), Sue Vertue (épouse de Steve Moffat mais surtout productrice du show) et Steven Moffat (scénariste et co-créateur du show) et qui couvrent des questions telles que « l'épisode le plus émouvant », « le personnage que vous incarneriez le temps d'un épisode », « qui jure le plus » sur le tournage, « le moment le plus mémorable », « votre personnage en un seul mot », «  être Sherlock le temps d'une journée », « les fans », et d'autres plus ou moins anecdotiques.