Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…
Réalisateur des derniers volets de la saga Harry Potter, David Yates s’attaque maintenant à la légende de Tarzan. Une revisite assumée de d’Histoire de l’homme singe qui se situe bien après sa rencontre avec Jane. Un choix qui permet au réalisateur de pouvoir créer de toute pièce une nouvelle aventure dans laquelle Tarzan, qui avait déserté l’Afrique pour les vêtements de l’aristocratie Londonienne, se voit confier une mission d’émissaire du commerce et se dirige tout droit dans un piège. Alors, sur la base de l’Histoire, pourquoi pas ? Le principe est même plutôt réjouissant et évite une nouvelle adaptation de la nouvelle d’Edgar Rice Burroughs. Ce qui est plus gênant en revanche c’est le traitement de l’histoire qui en est fait !
Car pour donner corps à son histoire le réalisateur cumule les fausses bonnes idées, à commencer par l’utilisation des flashs back qui rendent la narration un peu confuse, sans grands effets de transition, Yates passe de son histoire de base à son passé, comment il fut trouvé par une femelle gorille, (une scène qui n’est pas sans rappeler la version de Disney), puis la rencontre avec Jane et la romance). Toute cette partie vient saupoudrer une histoire que l’on imagine facilement assez réduite. Du coup tout cela ressemble un peu trop à du remplissage, à un passage obligé pour caler une histoire. Même le pseudo rapport avec ce chef de tribu guerrière qui veut venger la mort de son fils, est aussi mal amené que mal conclu. Une sortie de crise comme les américains savent en faire de pire : Un mot, un regard et la chose est entendue. En réalité le scénario semble, ne servir que de prétexte pour une aventure qui se veut avant tout spectaculaire.
Mais côté spectateur l’aspect quelque peu hystérique de la mise en scène rend l’ensemble limite imbuvable. Et c’est justement là, la deuxième mauvaise idée du film : Une mise en scène qui se veut spectaculaire, mais qui se révèle au final plus hystérique qu’efficace. Les scènes de bravoure se succèdent, Yates flirte sur les terres du King Kong de Jackson, particulièrement dans la scène d’ouverture, mais ne parvient pas à se renouvelle sur près de deux heures de film. Il suffit pour cela de voir les combats de Tarzan chorégraphiés à l’identique sur l’ensemble du long métrage. Il n’en pas beaucoup d’ailleurs pour ne pas imaginer que tout cela respire la faux, l’utilisation du numérique et du fond vert à outrance qui rende cette aventure bien pâlotte. On imagine mal certaines scènes réalisées par de véritables comédiens ou de véritables cascadeurs, certaines séquences frisent même le ridicule, comme celle où Tarzan doué d’une ouïe digne de « L’homme qui valait trois Milliards », fait un saut de l’ange du haut d’une falaise pour tomber dans la jungle et récupérer une liane en un tour de main. Que dire ?
Côté distribution, Alexander Skarsgard a délaissé les vampires de « True Blood » pour endosser la peau de bête de Tarzan. Dire que l’acteur est transparent serait injuste, qu’il manque de charisme est plus proche de la vérité. En tout cas le traitement qui est fait de son personnage ne va pas dans le bon sens, et les fausses idées de le mettre en valeur par un positionnement ne le rendent pas vraiment attachant. Quant à Christophe Waltz (Spectre) il ne cesse de se voir confié par Hollywood des rôles sans grandes consistantes, alors qu’un Quentin Tarantino avait su capter toute la subtilité du jeu de l’acteur, David Yates se limite à lui faire endosser un rôle toute en fausseté et en manque de nuance qui le limite à la stricte caricature du méchant.