Nous avons toujours su qu'ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. Mais rien ne peut nous préparer à la force de frappe sans précédent des aliens. Seule l'ingéniosité et le courage de quelques hommes et femmes peuvent sauver l’humanité de l'extinction.
Est-ce qu’il était nécessaire de faire une suite à un film qui avait, certes marqué les esprits en offrant des scènes de destruction hors du commun et une narration assez hystérique pour donner l’impression de profondeur, mais qui ne brillait pas non plus par une grande intelligence scénaristique ? Un film qui avait fini par offrir toute sa popularité à Will Smith (Men In Black) et avait confirmé le goût pour les rôles de scientifiques, un peu fous, de Jeff Goldblum (La Mouche). Vingt ans après la réponse n’est plus si affirmative, d’autant qu’elle donna des envies de grandeur à Will Smith qui demanda un cachet tellement important qu’il fut refusé par la production et l’acteur se retrouva ainsi évincé d’un projet dont il était l’une des pièces maitresses. Est-ce à dire que le film ne peut se passer de lui, la réponse est évidemment apporté par les scénaristes eux-mêmes : Non !
Bon, après c’est peut-être aussi parce que le premier problème de ce film vient du scénario, assez bas de plafond, qui ne fait que tenter vainement de redonner un peu de crédibilité à un réalisateur qui en manque terriblement depuis bon nombre de films et des échecs cuisant ces derniers temps. Car Oui Roland Emmerich n’est plus aussi Bankable que depuis l’époque où il réalisait des films grands spectacles sans se soucier de la crédibilité des choses ou du manque de cohérence de certaines scènes, comme dans « Le Jour d’après », où les survivants font du feu en brûlant des livres, mais pas les meubles, ou encore « 2012 » qui voit un Tsunami engloutir le Tibet (???). Mais à force l’inspiration manque et les spectateurs demandent quand même à être surpris avec un minimum d’intelligence et de cohérence.
Avec « Independence Day Resurgence », le réalisateur signe un scénario avec quatre autres scénaristes : James A.Woods (Source Code), Nicolas Wright (White House Down), Dean Devlin (The Librarians) et James Vanderbilt (The Amazing Spiderman) dont la consistance est assez frustrante, vu les capacités possibles. Au final, on se retrouve avec un film qui ne fait que regarder vers le passé, réutilise les portes déjà ouvertes et ne cherche jamais à surprendre le spectateur. Bien au contraire il l’enfonce dans des discours ultra nationalistes américains, avec des répliques dignes d’un catalogue US républicain, on pourrait presque croire que Donald Trump a signé certains passages tant l’ensemble dégouline de ferveur mal placée. Pour faire court : Les Etats-Unis dominent le monde, vont sauver la planète parce que les autres ne savent bien sûr rien faire que d’attendre !
Côté mise en scène et distribution l’équipe assure le job avec des scènes spectaculaires, mais pas révolutionnaires et des comédiens qui s’amusent à jouer les gentils et les méchants se battant contre des Aliens en respectant tous les codes caricaturaux du genre : Le beau Gosse Rebelle joué par Liam Hemsworth (Hunger Games), et son pote un peu fou mais fidèle Travis Tope (Men, Women & Children), le scientifique donc, joué par Jeff Goldblum et bien sûr le président américain dont le courage est exemplaire, etc…
En conclusion, « Independence Day Resurgence » n’est certainement pas le film que l’on attendait absolument, encore moins celui qui est venu révolutionner l’univers de la science-fiction par un scénario solide et une mise en scène inventive. Juste un film de plus dans la filmographie d’un réalisateur qui s’éloigne chaque fois un plus des chefs d’œuvres.