Moi, Daniel Blake

Catégorie
Cinéma
Titre Original
I, Daniel Blake
Genre
Pays
GB
Date de sortie
01/03/2017
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
Producteurs
Rebecca O'Brien
Scénaristes
Paul Laverty
Compositeur
George Fenton
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
105
Support
Critique de Emmanuel Galais
Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…

Malgré le débat que suscita cette Palme d’Or, notamment parce que les journalistes avaient eu d’autres coups de cœur, les qualités de « Moi, Daniel Blake » sont indéniables. D’abord parce que, comme à chaque fois, Ken Loach (Le vent se lève) et son comparse scénariste Paul Laverty (Jimmy’s Hall) ont cherché, avant tout, à mettre en lumière les incohérences d’une société Anglaise dont on cherche bien souvent à mettre en valeur un certain  système tout en occultant ses aberrations, poussées souvent à la limite du burlesque. Et sans effets de manche particuliers, le réalisateur et son scénariste signent une œuvre précise qui fait sourire parfois, par l’absurdité de certains dialogues mais qui raisonnent subitement différemment dès lors que l’on se rend compte que notre propre société tend à agir de la même manière, avec une administration qui déshumanise de manière quasi systématique et, par sa lourdeur, creuse un peu plus l’écart entre sa mission d’aide et de soutien aux personnes en difficultés et ses résultats.

Paul Laverty ne cherche pas à noircir le trait, bien au contraire, il met le doigt là où ça fait mal, il nous montre ces attentes interminables au téléphone avec des appels surtaxés qui ne font que plonger un peu plus des budgets déjà bien mis à mal par la situation personnelle des administrés (une aberration que l’on connait également dans notre pays), des décisions prises par des opérateurs privés sur la situation médicale des gens qui peut aller à l’encontre des diagnostiques de médecins, pour répondre aux sacro-saintes obligations de résultats. Et lorsque l’état ne sait plus gérer son administration, qu’il pousse son peuple à la précarité, il faut des hommes ou des femmes pour alerter et espérer être entendu.

Alors Ken Loach, ne cherche pas non plus, l’extraordinaire, il ne noircit jamais le trait mais au contraire, il laisse les faits parler pour eux. D’ailleurs, le film s’ouvre sur un dialogue surréaliste dans lequel Daniel Blake s’empêtre dans un questionnaire surréaliste avec une « Professionnelle de Santé » qui lui demande s’il peut mettre son chapeau ou s’il des incontinences, alors qu’il vient pour se faire évaluer sur son incapacité temporaire de travailler suite à un malaise cardiaque. Dans le noire, juste les dialogues et l’absurdité prend corps, elle se continuera tout au long du film, que ce soit pour le héros ou pour la jeune mère de famille, qui subit l’obscurantisme d’une administration qui se permet de donner des leçons sans jamais s’arrêter sur la particularité de chaque cas. Et oui l’action du film se déroule en Angleterre, mais elle pourrait très bien se situer chez nous ! Car tout ceux qui ont connus Pôle Emploi, et ils sont de plus en plus nombreux ont pu se confronter à ces formations qui répondent aux statistiques, ces regards qui disent « mais que faites-vous de vos journées ? », ces entretiens surréalistes où l’on ne parait jamais réellement vous écouter ? et ceux qui vous font perdre votre temps.

Avec un regard tendre et implacable sur ses personnages, Ken Loach nous plonge dans une Angleterre administrative à l’agonie, et au-delà de cela dans un Europe à l’agonie dans laquelle les politiciens ne savent pas mettre un système à plat pour lui redonner le souffle nécessaire. Ici, les agents traitent des numéros et inconsciemment plongent les bénéficiaires dans des situations désastreuses. Bien sûr le premier qui se rebelle, se fait éjecter sans ménagement. Pourtant, le film est très loin d’être aussi sombre, parce que le réalisateur sait y insuffler une certaine humanité qu’il sait encore existante dans notre société. Il y a toujours quelqu’un pour tendre la main, le courage est celui qui fait silencieux son propre combat. La solidarité ne cesse de naître des pires situations et le film de se transformer en peinture en demi-teinte d’une société qui n’en n’a pas oublier ses valeurs de partage et de force.

En conclusion, Ken Loach mérite amplement sa Palme D’or pour « Moi Daniel Blake », tant le film parvient à nous plonger dans un drame, devenu au fil des temps commun à nombre de concitoyens Européens, et la force de l’interprétation des deux comédiens principaux : Dave Johns (Dans son premier rôle !!!)  et Hayley Squires (A Royal Night Out), sans pour autant en oublier la fierté d’un peuple qui sait être solidaire et s’unir face à l’absurdité d’une administration à l’agonie.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs toutes en profondeur que les contrastes impeccables viennent renforcer. Le réalisateur a choisi simplicité des environnements pour renforcer son propos. Un choix payant qui renforce cette sensation de plonger dans une histoire contemporaine sans jamais se sentir extérieur au propos. Tout est épuré et ne cherche jamais à briller plus que de raison. Les ambiances sont parfaitement dosées pour nous plonger dans cette histoire entre absurdité et fierté.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle d’une grande précision pour donner aux dialogues toute la douceur et toute la précision pour respecter les choix sonores du réalisateur. La musique vient parfaitement habiller l’ensemble pour donner des transitions de grandes qualités. Jamais dans l’excès, la piste sonore est parfaitement bien harmonisée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 20 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté bonus un entretien passionnant avec Ken Loach qui revient sur les secrets de tournage et sur les raisons de son sujet.

Puis des Scènes coupées