À Los Angeles en 1965, une veuve et ses deux filles montent une nouvelle arnaque pour pimenter leur commerce de séances de spiritisme bidon. Chemin faisant, elles font involontairement entrer chez elles un esprit maléfique bien réel. Lorsque la fille cadette est possédée par la créature impitoyable, la petite famille doit surmonter une terreur dévastatrice pour la sauver et renvoyer l'esprit de l'autre côté…La suite du film d'épouvante "Ouija".
Les films d’horreur ont tendance à se ressembler les uns aux autres. Mais Jason Blum, producteur Hollywoodien spécialisé dans les films d’horreur au palmarès impressionnant, semble avoir bien compris que le renouveau de ce genre de cinéma ne passait pas forcément par l’effusion d’effets spéciaux mais par une narration plus serrée, plus pensée et une mise en scène plus inventive de la part de ses réalisateurs. Pour cela rien de mieux qu’un budget volontairement inférieur à la moyenne, pour ne pas dire quasiment ridicule, pour obliger les artistes à faire avec les moyens du bord, mais à bien le faire. Et le palmarès est impressionnant : Il y a eu la renaissance Shyamalan avec « The Visit » et « Split », mais surtout des licences comme « Paranormal Activities », « Insidious » ou encore « American Nightmare ». Tous ces films ont un point en commun : Un très petit budget pour de très grosses recettes.
Et du coup « Ouija, les origines », ne manque pas d’intérêt. La mise en scène de Mike Flanagan (The Mirror) se veut volontairement sombre et presque suspendu en l’air comme ses esprits, avec des moments assez sobre pour se demander si nous sommes bien dans un film d’horreur. Son introduction le prouve, d’ailleurs, il n’y aura pas de déferlement de monstres ou de corps démembrés, simplement une ambiance sombre, oppressante et des sonorités qui tiennent le spectateur rivé sur son siège. On peut , même si l’on veut gratter un peu trouver une petite critique de ces cartomanciennes de foires qui utilisent de nombreux spéciaux basiques pour mieux berner leurs victimes. La musique aidant, le réalisateur nous expose son goût pour les films de genre, dans lesquels les esprits ne sont pas tous sympathiques, et en utilisant cette fameuse table de spiritisme, qui cette fois-ci revient à une utilisation plus professionnelle, mais se révèle subitement bien plus inquiétante que prévue.
Pourtant, le film ne convainc pas totalement, notamment parce que le scénario ne parvient pas à totalement nous convaincre par une structure qui a tendance à trop souvent faire appel à des effets de manches un peu bancals, avec un esprit malin qui traine dans une maison occupée par une veuve et ses deux filles et une succession de situations qui mettent en péril la vie des habitants. Le scénario ne parvient jamais à totalement nous passionner, notamment dans sa partie finale qui retombe comme un soufflet et dont la conclusion semble avoir été précipitée pour coller eu plus prêt du film précédent. Du coup si la mise en scène parvient à créer une ambiance elle n’arrive toutefois pas à effacer le manque d’imagination de son auteur.
Côté distribution, les acteurs font le maximum et cela parvient tout de même à sauver un peu l’ensemble. On prend tout de même du plaisir à retrouver Henry Thomas (E.T.) dans un rôle un peu ambigu de prêtre qui oscille en foi et sentiments amoureux. Il serait tout de même injuste de ne pas souligner la prestation des deux jeunes actrices Lulu Wilson (Délivre nous du mal) et Annalise Basso (Captain Fantastic) qui ne se laissent pas démonter et n’hésitent pas à donner de leurs personnes pour rendre crédible leurs personnages
En conclusion, « Ouija : Les Origines » est un film qui vaut surtout pour la qualité de sa mise en scène et d’une partie de ses acteurs, mais pas particulièrement pour celle de son scénario.