Buster Moon est un élégant koala qui dirige un grand théâtre, jadis illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude. Buster est un éternel optimiste, un peu bougon, qui aime son précieux théâtre au-delà de tout et serait prêt à tout pour le sauver. C’est alors qu’il trouve une chance en or pour redorer son blason tout en évitant la destruction de ses rêves et de toutes ses ambitions: une compétition mondiale de chant. Cinq candidats sont retenus pour ce défi: Une souris aussi séduisante que malhonnête, un jeune éléphant timide dévoré par le trac, une truie mère de famille débordée par ses 25 marcassins, un jeune gorille délinquant qui ne cherche qu’à échapper à sa famille, et une porc épic punk qui peine à se débarrasser de son petit ami à l’égo surdimensionné pour faire une carrière solo. Tout ce petit monde va venir chercher sur la scène de Buster l’opportunité qui pourra changer leur vie à jamais.
Ah les concours de chant, les « The Vice », ou encore les « Nouvelles Stars », toutes ces émissions qui font rêver les jeunes et les moins jeunes, et qui font naitre les stars de demain ! Il fallait bien qu’un jour Hollywood s’intéresse à cette mode, pas si nouvelle d’ailleurs, pour en faire un dessin animé. Mais encore fallait-il trouver l’histoire qui convenait et le réalisateur qui sache donner du volume à une base qui pouvait vite se révéler très dangereuse artistiquement parlant. Mais c’était sans compter sur le talent de son réalisateur et scénariste Garth Jennings, qui, non seulement parvient à trouver une tonalité juste mais arrive surtout avec un sens de l’humour évident et une bonne dose d’intelligence à accoucher d’une histoire à la fois tendre et violente dans laquelle ses personnages vivent tous, d’une certaine manière, une histoire aussi traumatisante que sombre, mais parviennent par le biais de la musique à franchir les obstacles nombreux et variés de leurs existences.
Alors, bien sûr les mauvaises langues trouveront toujours à redire que le scénario ne se foule pas, que ce genre d’histoire fourmille dans le passé mythique du cinéma et particulièrement dans les grandes heures de la MGM ou encore dans la multitude de production Bollywood, mais il faut bien le dire « Tous en Scène » fonctionne ! A tous les niveaux, le film fonctionne ! Il y a un sens du rythme évident, qui fait que chaque situation devient une surprise, un instant de joie évidente. Que ce soit lorsque les animaux chantent (Plus de 65 titres au compteur !!!), ou que ce soit dans des scènes narratives : Les problèmes financiers de Buster Moon ou les doutes et déconvenues de Johnny ou encore Miss Crawly etc…. Rien n’est laissé au hasard et le réalisateur et son équipe enchainent les moments de bravoure avec un sen inné de la narration qui rend ce film particulièrement attachant.
Ajoutons à cela, une animation réussie qui utilise avec beaucoup de finesse la lumière pour rendre à la ville de Los Angeles, sa linéarité et sa texture si particulière qui lui donnerait presque des allures de cité cartoonesque. Il y a un côté à la fois Tex Avery et Looney tunes dans les décors du film, mais également un soin redoutablement bien abouti à la création des personnages et à leurs caractéristiques qui les rendent de toutes les façons, attachants, qu’ils soient gentils, naifs ou méchants. Ce qui est toujours intéressant avec le studio « Illumination » (Moi, moche, et méchant) c’est qu’il s’amuse toujours à prendre à contrepied le spectateur en lui faisant aimer des personnages quelques soient leurs défauts, tout en soignant la fluidité et les environnements.
En conclusion, « Tous en scène » est un film d’animation particulièrement réussit, pétillant, soigné et au scénario impeccable qui s’amuse à aborder des sujets rarement traités dans les programmes pour enfant, comme la faillite et la peur du créancier. Les personnages sont attachants et l’animation particulièrement réussit.