Cute Girl : Wenwen est une jeune fille de bonne famille promise au fils d’un riche industriel parti faire ses études en France. En attendant son retour, les parents de Wenwen se préparent activement pour les fiançailles. Mais celle-ci commence à douter de la vie toute tracée qui l’attend, et décide de partir quelque temps à la campagne, auprès de sa tante. Elle fait alors la connaissance de Daigang, séduisant géomètre venu faire des mesures dans le village.
Green Green Grass of Home : Une institutrice de village déménage en cours d’année et se fait remplacer par son frère, Ta-nien, originaire de Taipei. Celui-ci fait la connaissance de ses nouveaux élèves, notamment le groupe des « trois mousquetaires » composé des espiègles Cheng-kuo, Chin-shui et Wen-chin. Séduit par une de ses collègues, le citadin Ta-nien prend progressivement goût à sa nouvelle vie à la campagne…
Les Garçons de Fengkuei : Ah-ching, Ah-jung et Kuo-tzu habitent Fengkuei, un paisible village de pêcheurs des îles Penghu. Les trois amis troquent leur ennui en multipliant bagarres et petits larcins. Suite à un règlement de comptes qui a mal tourné, ils partent à Kaohsiung pour commencer une nouvelle vie plus trépidante. Leur rencontre avec la grande ville et ses habitants sera bientôt un test pour leur amitié…
Un temps pour vivre, un temps pour mourir : En 1947, alors qu’il n’est encore qu’un bébé, Ah-ha et sa famille partent de Chine pour Taïwan. Ils s’installent d’abord près de Taipei, puis déménagent au sud de l’île où le climat est plus clément pour le père, asthmatique. Choyé par sa grand-mère, le petit Ah-ha grandit au sein d’une famille bientôt frappée par la maladie : du petit garçon espiègle qu’il était à dix ans, il se mue en adolescent taciturne et révolté…
Poussières dans le vent : A Yuan et A Yun ont grandi côté à côte dans un petit village de montagne. Un jour, A Yuan décide de partir à Taipei pour y trouver du travail et suivre les cours du soir. A Yun le rejoint peu de temps après. Ils se familiarisent petit à petit à leur nouvelle vie dans la capitale, tout en revenant de temps en temps dans leur village natal. Leur amitié se mue sensiblement en amour jusqu’à ce qu’A Yuan soit appelé pour effectuer son service militaire…
La Fille du Nil : A la suite du décès de sa mère, la jeune Lin Hsiao-yang doit s'occuper de son frère et de sa soeur, tout en travaillant comme serveuse et en suivant des cours du soir. Une bande dessinée, dont l'héroïne est "la fille du Nil", lui permet de s'évader de son quotidien.
Chef de file de la nouvelle vague taïwanaise, Hou Hsiao-Hsien est aujourd’hui l’un des réalisateurs les plus importants de la scène cinématographique mondiale et aura, dès le début de sa carrière, touché à tous les genres : de la comédie romantique au portrait mélancolique de la jeunesse urbaine deTaipei, en passant par les chroniques adolescences de sa Quadrilogie autobiographique. Minimaliste et sans esbroufe, privilégiant les plans séquences qui finiront par être sa marque de fabrique, son cinéma cherche à coller au réel avec poésie.
Cinéaste sur le tard, c’est à l’âge de 32 ans que le réalisateur tourne son premier film « Cute Girl ». Dès cette première réalisation, Hou Hsiao-Hsien, tout en poursuivant la tradition des comédies romantiques taïwanaises, se démarque par un sens aigu de la composition et commence dès ce premier film, à faire l’éloge de la lenteur que l’on retrouvera tout au long de ses œuvres suivantes. En effet le réalisateur aime que le spectateur contemple des paysages comme on regarde un tableau de maitre, il prend son temps pour amener les personnages, et les plans séquences qu’il utilise pour renforcer sa narration, sont l’essence même de cet éloge de la lenteur.
Deux ans plus tard il récidive dans la comédie romantique pour une ultime fois avec « Green Green Grass of Home » s’amuse à dépeindre le choc entre les modes de vie urbains et ruraux qui ne sont pas s’en rendre hommage au cinéma de Yasujiro Ozu des années 30. Cette comédie est aussi l’occasion pour le réalisateur d’affirmer son style, et l’on commence à voir apparaître derrière des personnages inspirés de son enfance ou de celle de ses collaborateurs proches, un cinéaste sensitif qui va chercher à travers des styles bien différents à dépeindre une société taïwanaise tout en gardant une certaine nostalgie.
En 1983 « Les garçons de Fengkuei» est certainement le film le plus autobiographique du réalisateur. En effet à travers un style définitivement affirmé, avec une mise en scène lente et des accélérations soudaines pour mieux mètrent en valeur l’énergie et la violence qui peut habiter ces jeunes adolescents, Hou Hsiao-Hsien parle un peu de lui, et notamment de son passé avant d’intégrer le cercle du cinéma de Taïwan. Encore une fois, comme dans son film précédent, le réalisateur oppose la ville et la campagne mais affirme un petit peu plus son envie de dépeindre les moindres détails d’un univers majoritairement urbain.
En 1985 avec « Un temps pour vivre, un temps pour mourir » le réalisateur poursuit son exploration de la jeunesse taïwanaise mais, encore une fois, en allant puiser dans ses souvenirs et notamment ses jeux d’enfants et ses amours adolescentes. Loin de vouloir dessiner des portraits psychologiques de ses personnages le réalisateur préfère montrer le temps qui passe en perpétuant comme il l’avait fait sur son précédent film les cadrages éloignés et fixes. Ce film éloigne le réalisateur de la comédie et ce dernier signe cette fois-ci une œuvre bouleversante qui montre à quel point le réalisateur, définitivement, devient maître de son art.
En 1986, « Poussière dans le vent » vient clore le cycle autobiographique de Hou Hsiao-Hsien et pourrait être la suite directe de « Un temps pour vivre, un temps pour mourir ». Cette fois-ci le réalisateur va signer une œuvre parfaitement maîtrisée, aux allures romanesques, qui va pouvoir dépeindre avec subtilité et intelligence le passage de l’amour au chagrin à l’âge si délicat de l’adolescence.
E
t pour finir ce coffret nous permet de découvrir une nouvelle fois « La fille du Nil ». Cette fois-ci le réalisateur en a fini avec sa quadrilogie autobiographique, et se prépare à réaliser un site historique. Pour signer cette rupture, il décide d’installer ses caméras dans la capitale, en utilisant les environnements exigus de lumière saturée des night-clubs, et l’illusion presque naïve de la jeunesse qui pense pouvoir profiter de la nouvelle prospérité de Taïwan. Ce film est à la fois émouvant et prépare l’arrivée de nouveaux chefs-d’œuvre aux avenirs du réalisateur taïwanais.