Deux couples, Pierre et Aimée, et Eric et Pénélope, partagent tous les quatre plusieurs années d’amitié sans nuage. Seul souci, Pénélope et Pierre sont devenus amants… La situation devenant intenable, ils décident de rompre. Mais après une ultime nuit d’amour passionnée, le sort leur joue un tour : Pierre et Pénélope se réveillent chacun dans le corps de l’autre ! Pour protéger leur secret, ils se retrouvent chacun à devoir vivre la vie de l’autre. C’est le début des complications...
Il y a des comédies dont on sent, à la lecture du Pitsch, tout le potentiel et qui suscite évidemment toute l’envie de pouvoir plonger à esprit perdu dans une histoire qui promet d’être rocambolesque. À plus forte raison lorsque le réalisateur, qui nous a déjà ravi avec « Barney et ses petites contrariétés » nous annonce une histoire portée par un casting de rêve à commencer par le duo de tête Louise Bourgoin (Les aventures d’Adelle Blanc sec) et Stéphane de Groodt (Le voyage de Fanny). Si vous ajoutez à cela une comédie, qui tendrait un peu vers le fantastique, et notamment vers un sujet que les Américains adorent, à savoir inverser les rôles on a ainsi pu voir un père se retrouver en fils, ou une mère inversait son rôle avec celui d’une de ses filles.
Et les résultats, avec « L’un dans l’autre » est en demi-teinte. Car si le scénario est suffisamment intelligent pour s’amuser à mettre le doigt sur les différences à la fois physiques et psychologiques d’un homme et d’une femme, il oublie tout de même d’aller beaucoup plus en finesse et notamment en travaillant beaucoup plus sur l’aspect psychologique et sensibilité de l’un comme de l’autre. C’est même d’ailleurs le plus grand reproche que l’on peut faire à « L’un dans l’autre » c’est qu’il ne parvient pas à suffisamment nuancer son propos et notamment à jouer clairement la carte de l’opposition flagrante entre un homme et une femme. On ’y retrouve évidemment le désir, la différence de comportement en société, l’homme est forcément dominant et la femme forcément sensible et ce sont seulement sur les seconds rôles que l’on commence à voir. Au contraire cette différence notoire entre sensibilité et dominance.
Et si la mise en scène, ce révèle finalement assez classique ne cherchant pas particulièrement les plans trop compliqués, elle appuye encore plus cette caricature finalement assez commune comme par exemple : l’homme qui est irrité dès que l’on touche à sa voiture, et la femme qui est forcément maladroite au volant. Mais ce qui trouble particulièrement, et qui rend l’expérience « l’un dans l’autre » frustrante, c’est que la direction d’acteurs ne semble pas avoir été suffisamment soutenue. Ainsi on verra une Louise Bourgoin beaucoup plus en retrait, et assez mal à l’aise dans un rôle de composition qui vient en totale opposition avec une certaine assurance de Stéphane De Groodt qui possède une certaine facilité à pasticher sa partenaire. Une fois de plus c’est dans les seconds rôles, que l’on va trouver une certaine nuance dans le jeu notamment grâce a Pierre-François Martin Laval (Les Profs).
En conclusion, « L’un dans l’autre » est une comédie agréable à regarder, mais qui laisse un sentiment de frustration par un scénario qui ne va pas suffisamment dans la nuance et qui au contraire se cantonne simplement à une caricature basique qui vient opposer les a priori masculins et les a priori féminins. Reste tout de même une prestation remarquable de Stéphane de Groodt et de Pierre-François Martin Laval.