Taken : Saison 1

Catégorie
Série TV
Titre Original
Taken: Season 1
Genre
Pays
USA
Date de sortie
25/02/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Luc Besson, Matthew Gross, Alexander Cary
Scénaristes
Alexander Cary, Marjorie David, Anthony Swofford, Wendy West
Compositeur
Trevor Morris
Edition
Standard
DureeFilm
420
Support
Critique de Charly Halper

Annoncée dès mercredi 07 mars 2018 sur la TNT, l'exclusivité du fournisseur d'accès Internet SFR (diffusée dès le 10 mars 2017 sur son service de vidéo à la demande, SFR Play, et rediffusée depuis le 30 septembre 2017 sur sa nouvelle chaîne consacrée au cinéma et aux séries, Altice Studio -sans s comparé à l'ouverture du disque), la série adaptée de films à succès d'EuropaCorp est disponible en DVD et Blu-ray depuis le 14 février 2018. Bonne Saint-Valentin, les amoureux des bourres-pifs !
Mais, est-ce que ça vaut le coup ?

Et pour faire court (ce qui serait une grande première, non?), ma réponse pourrait être : non !

Si, comme moi, vous avez pu faire une crise d'adolescence cinématographique (tardive ou non) avec l'arrivée il y a tout juste dix ans, fin février 2008, sur nos écrans de la vendetta paternelle et mortelle dans un Paris très peu touristique de l'ancien agent de la CIA qui n'a pas d'argent, mais un ensemble de compétences très particulières acquises au cours d'une très longue carrière et font de lui un cauchemar, Bryan Mills (Liam Neeson, retrouvant là une carrière cinématographique d'action), et avez plus ou moins accroché aux suites hollywoodiennes (sauver sa peau et celle de son ex-femme, puis prouver son innocence), cette transposition au format sériel des (més)aventures de notre « papa gâteau » (ou plutôt grandes tartes dans ta face) préféré risque de ne pas vous redonner la même trique
visuelle en 10 X 42 minutes que sur grand écran, hélas.

S'éloignant un peu de la vague de manque d'originalité scénaristique et créative qui traverse actuellement la télévision US et offre, avec plus ou moins de succès et de respect, aux téléspectateurs des versions TV de films comme « L'Arme Fatale », « Training Day » et d'autres hits aux box-office ciné passés, les producteurs et scénaristes, Luc Besson, le mogul le plus critiqué du cinéma français international à l'origine des films, Alexander Cary, le scénariste britannique des séries US à succès « Lie to Me » et « Homeland » choisi pour prendre l'avenir de cette future série en main, et leur staff de scénaristes décident de faire de celle-ci une prequel aux films, proposant de revenir sur le passé (les origines) de ce dangereux agent de la CIA le plus lucratif de tous les temps (plus de 221 millions de dollars à travers le monde pour le film initial, plus de 376 millions pour le second opus et un peu moins pour le dernier : près de 328) :
parce qu'il est parvenu à sauver les 93 passagers -mais pas sa petite sœur- d'une attaque terroriste, l'ancien Béret Vert Bryan Mills (Clive Standen), agent de liaison des Forces Spéciales américaines revenu de plusieurs missions dangereuses (dont la poursuite et capture d'un chef du cartel de la drogue), est recruté par Christina Hart (Jennifer Beals) pour le compte de la CIA et leur permettre de capturer enfin ce Carlos Mejia et permettre à ce frère blessé de se venger -en échange de divers services et missions de plus en plus périlleuses...

Ainsi, le « bon » père de famille Liam Neeson de la saga cinématographique va-t-il apprendre sous les traits musclés mais tout de même fades de l'ancien cascadeur Irlandais Clive Standen (connu pour avoir été le puissant Viking Rollo, frère du roi légendaire scandinave Ragnar Lodbrok qui inspira à Michael Hirst son succès télévisé « Vikings » sur la chaîne culturelle History) ces compétences très particulières et très dangereuses qu'il mettra instinctivement en marche pour clouer sur place les six millions et demi et quelques de spectateurs français qui ont fait de ces trois films les succès déjà évoqués !

Mais, si cette idée de dévoiler la « jeunesse » d'une des figures bessonniennes les plus iconiques (et déjà utilisé lors de la tentative de reboot cinématographique du « Transporteur : Héritage » avec Ed Skrein) ne pouvait effectivement amener sur le papier qu'un éventuel kif stéroïdé et testostéronné à grands renforts de possibles flash-backs et en remplissant ces années jusque-là mystérieuses (quelles ont été ses missions passées ? Comment s'est-il ainsi lié autant d'amitié avec ses fidèles Sam, Casey et Bernie ? etc), une fois tournée, montée et proposée à la réception, « Taken » ne se détache guère plus du lot de séries d'action et d'espionnage que peuvent nous livrer annuellement les multiples chaînes télévisées (majors américaines ou chaînes payantes audacieuses) : Opération, le centre de commandement high-tech qui supervise toutes les missions a déjà été vu et revu dans une série bessonnienne comme « Nikita » ou le succès sériel de 2013, « Blacklist », le jet privé dans lequel l'équipe finalise les derniers points de leurs missions anime chaque semaine depuis 2005 les enquêtes des profilers stars de « Esprits Criminels », les motivations des méchants de la semaine (qui ne sont pas tous de vilains terroristes islamistes et de complotistes politiciens), sphères d'influences et de pouvoirs exclusifs de nos héros (directement dans l'ombre de la présidence...), et autres twists scénaristiques -plus ou moins prévisibles- (se) déclinant en de multiples exemples sur différentes chaînes du pilier « 24 Heures Chrono » à la confidentielle adaptation télévisée « XII » (précédente et première tentative de série internationale de la toute jeune filiale EuropaCorp : avec un succès mitigé et confidentiel)...

Sans soupçonner ou encore accuser de plagiat l'imaginatif Luc Besson (condamné en 2016 pour avoir plagié « New-York 1997 » à travers son « Lock Out » spatial), et à l'heure où la multiplication des supports et des distributeurs permettent à quantité de productions de différentes qualités de surfer à travers le monde sur ces thématiques d'espionnage musclé, borderline et dans l'ombre de tous, non sans éviter clichés et stéréotypes éculés, cette première coproduction entre la société de production française de fictions TV pas forcément française de Luc Besson, EuropaCorp. Télévision, et le groupe télévisé américain, Universal (Television Group), filiale de NBC Universal et qui est connu pour produire des séries policières comme « Columbo », « Dragnet » ou le mastodonte tentaculaire « Law & Order ».

Un (lourd) sentiment de déjà-vu, qui, associé à une réalisation des plus académique, ne distingue pas un matériel au potentiel pourtant élevé et fort attendu par une fan-base avide de punchlines menaçantes que dégaine aussi rapidement que ses répliques d'Hollywood-Fu (mélange ultra-visuel et chorégraphié de différents arts martiaux et close combat comme le Krav Maga, le Penchak Silat et cie) notre ex-agent cinquantenaire préféré: les chiffres ne mentant guère sur ce coup, la série perdant semaine après semaine plus de trois millions de téléspectateurs en dix semaines de diffusion après un début « Vendetta » avec 7,45 millions de téléspectateurs au rendez-vous le 27 février 2017.
« Taken » (la série) peut, donc, être une grosse déception pour ceux qui, comme votre serviteur, en attendait trop -et en avaient même déjà fantasmé les prémices, avec un Bryan Mills plus jeune que cet acteur Irlandais de 35 ans.
A noter qu'étant censé se dérouler avant le premier film de 2008, vingt ans avant (si l'on prend en compte les différences d'âge entre Liam Neeson, 55 ans, lorsque débarque pour la première fois Bryan Mills, et son alter-ego télévisuel, Clive Standen, 35 ans), soit 1988, cette prequel des plus contemporaines ne respecte, donc, en rien ce pitch commercial et inscrit celle-ci soit dans un univers parallèle, soit dans une monumentale erreur scénaristique d'un staff de professionnels de la profession pourtant, soit dans une exploitation télévisuelle d'une idée... sans idées mais surtout aucun suivi ou correctif chronologique de sa bible scénaristique. Damned !

Déjà-vu, rien d'exceptionnel, missions que n'importe quel espion télévisé pourrait mener ou a peut-être déjà réussi, absence de ciffhangers et de fil rouge narratif, jeu d'acteurs commun à ce genre sériel, réalisation académique vue et revue, et matériau cinématographique finalement trahi font qu'au fil de ses dix (longs) épisodes « Taken » devient une série de plus qui se perd dans le paysage télévisuel actuel : fade et sans saveurs.
S'il est facile de tirer à boulets rouges sur les productions cinématographiques de Luc Besson (absence de scénario, scénario minimaliste pouvant tenir sur un ticket de métro ou peu d'idées novatrices, qu'un surplus d'action millimétrée et au gros budget et un débordement d'effets spéciaux ou non, ou l'inverse, viennent faire oublier, etc), il faudra lui reconnaître qu'en ce qui concerne l'injection visuelle d'action et de divertissement adulescent par grand écran interposé, l'homme le plus détesté du cinéma hexagonal reste un maître... mais devrait revoir sa copie en ce qui concerne ses (mauvaises?) idées de tenter de transposer ça sur petit écran, s'il ne veut pas donner l'impression de presser le citron juteux de dollars jusqu'à plus soif. Ou plutôt (quasi) ad nauseum là. Désolé.

Le remaniement drastique de la série pour une seconde saison de seize épisodes (éviction de tout le casting à l'exception de Clive Standen et Jessica Beals, et remplacement du showrunner Alexander Cary par Greg Plageman, producteur de la série « Person of Interest », série à succès de CBS, canal concurrent de Columbia le plus regardé aux États-Unis) laisserait-il présager de quelque chose de (bien) meilleur ?

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.78:1

Filmée dans un 16/9ème (1,78:1) vidéo standard télévisuel (par des réalisateurs et réalisatrices comme Alex Graves, transfert de « Homeland » mais ayant surtout participé au phénomène « Game of Thrones », Romeo Tirone, réalisateur de deux épisodes venu de « Dexter » et « True Blood » pourtant, Lexi Alexander, pêchue réalisatrice teutonne du monumental « Punisher : War Zone », amatrice de karaté et kick-boxing, entre autres) à Toronto en Ontario au Canada, comme « Lost Girls » ou « Witchblade », cette série franco-américaine de facture honnête ne s'y démarque guèred'un cachet aussi spécifique ou trompeur (faisant croire à New-York avec plus de réalisme) qu'une série comme « The Strain » mais, il faut le reconnaître, bénéficie d'une superbe image HD (1080p 16:9 -progressive 1920x1080 pour les plus pointilleux amateurs de technique) que ne saurait restituer sa prochaine diffusion sur Numéro 23 et son image saturée inexplicable qui renvoie à de la bonne vieille VHS usée...

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Énième série franco-américaine développée sur une idée de Luc Besson (d'après un film réalisé, écrit ou produit par, faut-il comprendre), après « Nikita » à deux reprises ou « Le Transporteur » plus récemment, « Taken » (la série) ne néglige pas néanmoins son (rare) public hexagonal et propose avec une piste française en DTS-HD Master Audio 5.1 punchy, comme les coups de poings de Bryan Mills -la VO étant proposée dans un format équivalent (et tout aussi puissant) : DTS-HD Master Audio 5.1 (sous-titré en français).

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 0 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Bonus ? Quel mot avez-vous dit ?
Encore plus creux que puisse paraître la série à certains, son édition en DVD et Blu-ray est vide de tout bonus : rien !
Loin des making-of des films, anecdotes de tournages et commentaires de professionnels de la sécurité et du combat rapproché, et autres petites saynètes plus ou moins instructives des trois éditions Blu-ray des films originaux. Tristesse.

Pire encore, l'interactivité sommaire des disques (choix des versions : française ou originale) et lecture des épisodes à sélectionner l'un après l'autre en revenant systématiquement sur cette page d'accueil, à l'heure d'éditions numériques qui proposent d’enchaîner ceux-ci les uns derrière les autres voire de zapper les génériques de fin et de début et même de reprendre automatiquement une lecture binge seeing de ces disques en les insérant les uns après les autres, renvoie les téléspectateurs vers les débuts d'éditions DVD archaïques il y a plus de vingt ans !

Bonus proposé par votre serviteur (pour vous y retrouver dans la lecture de ces épisodes, puisqu'ils ne sont pas numérotés et présentés d'une manière quelque peu confuse), un guide de ceux-ci :
Disque 1: 1X01 « Vendetta », 1X02 « Fortunata », 1X03 « Manipulation » et1X04 « Mattie »
Disque 2: 1X05 « Braquage », 1X06 « La Taupe » et 1X07 « En Solo »
Disque 3: 1X08 « Léah », 1X09 « Exfiltration » et 1X10 « Echec et Mat »