Jeff Tuche, se réjouit de l’arrivée du TGV dans son cher village. Malheureusement, le train à grande vitesse ne fait que passer, sans s’arrêter à Bouzolles. Déçu, il tente de joindre le président de la République pour que son village ne reste pas isolé du reste du territoire. Sans réponse de l’Élysée, Jeff ne voit plus qu’une seule solution pour se faire entendre : se présenter à l’élection présidentielle... Profitant de circonstances politiques imprévisibles, Jeff Tuche et toute sa famille vont s’installer à l’Élysée pour une mission à haut risque : gouverner la France.
Bon, alors, comment parler sans se mettre une partie de la France à dos, d’un film qui a fait plus de 5 Millions d’entrées sur notre territoire avec : Rien ! ? Et bien la gageur est d’autant plus ardu que le film est « Nul ». N’y allons pas par quatre chemins ! C’est « bête à bouffer du foin », on ne rit quasiment pas, parce que tout a déjà été dit ou fait dans les deux premiers volumes, et même avec toute la sympathie que l’on éprouve pour l’équipe, on ne peut que reprocher l’épisode de trop ! De la même manière que « Les Visiteurs » se sont définitivement perdus, ou que « les Bronzés » ont répondus à l’argent ou au succès facile, « Les Tuche » viennent de toucher le fond et nous entraînent par la même occasion dans leur lente agonie.
Et c’est dommage ! Car si les deux premiers volumes ne jouaient clairement pas dans la cour des films à haut potentiels intellectuels, ils avaient tout de même le mérite d’opposer des cultures et de rendre leurs personnages attachants. Là, le seul argument de vente est de les mettre à l’Elysée et de les confronter aux arcanes du pouvoir. Sauf que cela ne marche pas un seul instant, car les auteurs, qui comptent Olivier Baroux, le réalisateur et Jean Paul Rouve l’acteur principal, accumulent le déjà vu dans de nombreuses comédies, et n’arrivent plus à nous surprendre, donc à nous faire rire. Pire, on s’ennuie ferme pendant une heure et demie de film. Même pas un sourire, juste des réflexions comme : « Ah oui ils le faisaient déjà dans le 1 ! » ou alors « J’ai vu ça dans tel film et c’était plus drôle ! ». Pire, on sort de la projection, éprouvés d’avoir passé 90 minutes à essayer de rire aux éclats comme dans les deux premiers volumes, mais en vain.
Même chose pour la mise en scène ! Olivier Baroux connait bien son sujet et sait le filmer pour le mettre en valeur, mais comme il n’y a pas grand-chose à tirer du scénario, il aurait fallu, au moins nous surprendre avec une mise en scène dynamique et innovante. Mais la comédie n’est pas forcément le terrain idéal pour cela et du coup, l’ensemble apparaît sans aucune saveur et sans aucun rythme. Non, autant le dire, directement, ce film est un ratage complet, qui ne joue finalement que sur l’attente qu’il a suscité mais n’offre rien au public qui s’est déplacé en masse pour au final en sortir avec la larme à l’œil.
Et même la distribution semble usée par un troisième volume qui joue sur les acquits uniquement ! A commencer par Jean-Paul Rouve qui s’épuise du début à la fin pour nous faire rire, mais qui fait choux-blancs à chaque fois. Isabelle Nanty parvient à tirer son épingle du jeu par la sympathie qu’elle véhicule systématiquement à chaque apparition à l’écran. Le reste de la distribution ne semble pas vraiment concerné par l’entreprise et se laisse partir en roue libre dans des compositions sans originalité.
En conclusion, « Les Tuche 3 » est un film décevant de bout en bout par l’absence de renouvellement et de gags savoureux. Nous ne rions pas un seul instant, et tout est fait pour alimenter l’univers des « Tuche » sans jamais chercher à le renouveler. Seulement voilà, au bout de trois volumes, il est nécessaire de trouver de nouvelles idées.