L'histoire
Elisa est une femme de ménage sourde et muette, travaillant dans un laboratoire secret du gouvernement américain. Elle mène une vie monotone jusqu'au jour où une créature amphibienne est amenée dans le laboratoire pour des expériences. Elisa se lie d'amitié avec cette créature et plus encore....
Critique
Après un film assez décevant qu'était Crimson Peak, le réalisateur d'origine mexicaine revient à ce qu'il sait faire de mieux : les contes de fées pour adultes, dans lesquelles les princesses ne connaissent pas de fin heureuse. Avec La forme de l'eau, Del Toro reprend la même structure narrative que Le labyrinthe de Pan, avec une scène d'ouverture qui nous montre la fin de l'histoire, et une voix off masculine rassurante qui nous introduit dans un univers plein de noirceur. Tout comme Le labyrinthe de Pan, l'intrigue de La forme de l'eau se déroule dans un contexte de guerre. Dans le premier il s'agissait de l'Espagne franquiste et pour le dernier, on est plongé en plein Guerre Froide, dans une ambiance de course à l'armement et de paranoïa. Instillant ainsi le fantastique dans le réel.
Et cette recette s'avère une fois de plus une réussite. Que ce soit au niveau de la mise en scène, du décor, la photographie. Ou encore la musique de Alexandre Desplat. Tous ces éléments portent la patte de Del Toro, nous procurant toutes sortes de palettes d'émotions : émerveillement, fascination, curiosité et tristesse.
La distribution y est pour beaucoup également dans la réussite, à commencer par la comédienne Sally Hawkins qui campe un personnage féminin fragile, innocente, mais qui peut se révéler rusée et plein de ressources. Michael Shannon qui incarne le méchant est toujours aussi bon. Ses personnages de méchants se succèdent (depuis Man of Steel) mais ne se ressemblent pas. Chapeau. Richard Jenkins et Octavia Spencer apportent la touche finale à ce casting humain de qualité. Et enfin, le personnage le plus important, celui de la créature, qui est une réussite plastique et émotionnelle grâce à l'acteur Doug Jones qui se trouve sous le costume pour lui donner corps et âme.
Malgré ces qualités et les nombreux prix qu'il a remportés, dont l'Oscar, le film a suscité une polémique. Certains lui reprochent de plagier les films de Jean Pierre Jeunet à savoir Amélie Poulain et Delicatessen. Certes, on retrouve certaines similitudes au niveau du visuel et de l'ambiance. Mais l'univers de Del Toro est à des années lumières de celui de Jean Pierre Jeunet. Chez le réalisateur mexicain, on est loin de la naïveté et de la niaiserie qu'on retrouve chez le réalisateur français. Les contes de Del Toro sont des histoires pour adultes avertis. Y voir du plagiat, c'est mal connaitre l'univers et les thématiques de ses métrages qu'il a développés depuis Cronos, L'échine du diable, en passant par Hellboy et Le Labyrinthe de Pan, et ses références telles que L'étrange créature du lac noir.
Conclusion
La forme de l'eau est un conte de fées pour adultes dans la plus pure tradition Del Toronienne. A regarder avant de s'endormir. Frissons et émotions garanties.
Le disque est encodé en AVC au format 1.85:1. Bien que le film a été tourné en numérique et le Master est du 2K, le résultat du transfert est de qualité. Les noirs sont bien noirs et ne sont pas grisés comme constaté souvent sur les films tournés en numérique. Les gros plans aussi bien que les plans larges sont bien détaillés. La compression reste discrète, pas de gros artéfacts n'est à signaler.
La VO est encodée en DTS HD MASTER AUDIO 5.1 et la VF en DTS 5.1. La VO HD offre un mixage immersif. L'environnement sonore est omniprésent dans les différents canaux permettant une immersion totale dans le film. La musique se voit offrir une place de choix dans le mixage. Seul les basses restent en retrait jusqu'à la dernière partie du film.