Produit par Emperor Media Ltd. et son célèbre producteur Jon Brewer, avec la voix off de David Bowie, ce documentaire est un hommage sans précédent à la vie et au travail du guitariste virtuose Mick Ronson, un artiste majeur du rock, rarement célébré malgré des nombreuses participations à des compositions, des textes et des enregistrements qui changèrent la face de la musique pour toujours. Malgré ses participations et son travail avec Morrissey, Lou reed sur « Transformer », Ian Hunter et Mott The Hoople, Bob Dylan, et surtout un travail déterminant avec David Bowie et The Spiders From Mars, ce fut réellement le support dynamique de Mick Ronson sa contribution et sa collaboration dans cette nouvelle ère de la musique à l’image de la foisonnante et multifacette carrière de David Bowie que ce film explore et que le temps met en lumière.
Derrière chaque figure majeure du rock, il y a toujours une sorte d’éminence grise, quelqu’un qui porte l’artiste à son meilleur, pour Bruce Springsteen par exemple, ce fut Steven Van Zandt, pour David Bowie, l’alter ego s’appelait Mick Ronson, un guitariste de génie, qui participa à l’arrangement et donc à la création des principaux albums majeurs de David Bowie : « Space Oddity», « The Man Who Sold the World », « Hunky Dory », ou encore « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars ». Une collaboration productive, qui poussait le compositeur à donner au-delà de son génie, une oreille, une vision également et surtout une osmose qui allait marquer pour des générations entières la musique rock des années 70.
Une collaboration qui, non seulement, se traduisait par une œuvre forte et puissante, d’une inventivité rare sur le vinyle, mais qui se transposait avec délectation sur scène provoquant à chaque fois la surprise, bougeant constamment les lignes, en choquant, consciemment ou pas les bien-pensants du moment. L’incarnation parfaite du « Glam », genre musicale qui poussait les lignes de la prestation scénique en mettant en lumière des être androgynes qui en jouaient et s’appuyaient sur des œuvres inventives et puissantes. On pourrait parler évidemment de cette collaboration qui posa tant de questions, comme lors de cette photo, simulant pour qui le voulait une fellation de Ziggy à Ronson. Mais ce serait réducteur et le documentaire n’est pas loin de tomber dans le piège, de réduire la carrière de Mick Ronson à la simple collaboration d’avec David Bowie. Car oui le guitariste ne sait jamais autant épanouit qu’avec le chanteur, mais il fut avant tout un musicien et un arrangeur de génie qui pouvait, malgré les difficultés, comme avec Lou Reed, pousser les artistes à voir bien au-delà de leurs visions.
Et c’est là où le documentaire se perd un peu trop sous le rayonnement de Bowie. Car les trois quarts du documentaire semblent plus se concentrer sur la carrière de Bowie, les dissensions dans le groupe « Spiders From Mars », en gardant l’angle du chanteur et non pas celui du guitariste. Du coup, il n’est pas surprenant de se demander si nous ne nous serions pas trompés de documentaire. Puis l’ultime partie du doc, retrouve ses esprits et revient sur la carrière florissante du guitariste et ses multiples rencontres et collaborations pour s’achever sur ses ultimes instants. La bonne nouvelle étant tout de même que le documentaire permet de réentendre des enregistrements narratifs de David Bowie parlant de son ami et guitariste avec une certaine émotion.
En conclusion, « Beside Bowie : The Mick Ronson story » est un documentaire qui permet de découvrir un artiste majeur qui permit à David Bowie d’obtenir ses titres de noblesses dans l’univers du rock et ouvrit de nouvelles portes à d’autres artistes comme Bob Dylan, Lou Reed et bien d’autres. Dommage que le documentaire ressemble dans ses trois premiers quarts d’heures à une biographie de Bowie, confirmant le drame de Ranson de n’avoir vécu qu’écrasée par l’ombre du chanteur.